Price devra changer sa routine
Que Carey Price retourne au jeu avant la fin de la saison ou non, une chose m’apparaît évidente. Il devra changer sa routine estivale s’il veut revenir au sommet la saison prochaine.
Price a joué beaucoup de hockey ces dernières années et pendant la saison morte, il adhérait à la philosophie de Martin Brodeur, soit celle de se tenir loin de la patinoire. D’autres gardiens, comme Braden Holtby, ne prennent qu’un mois de congé avant de retrouver leurs jambières.
Personnellement, j’aimais retourner sur la glace à partir du 5 juillet et travailler avec mon entraîneur des gardiens, de sorte que lorsque je recommençais à jouer avec les boys en août, j’avais déjà trois semaines de travail derrière moi.
On connaît Price. Il aime faire le vide l’été. Il retourne dans son village natal, loin des feux de la rampe, et il ne s’énerve pas avec le camp d’entraînement.
Rappelez-vous le camp de 2010. Il avait concédé quatre buts sur neuf tirs aux Bruins de Boston et il avait été hué au Centre Bell.
Price avait un message pour les partisans le lendemain: «Calmez-vous!»
C’était un 29 septembre, mais la situation est fort différente cette année pour trois raisons. D’abord, la Coupe du monde débutera le 17 septembre et ce n’est pas un camp d’entraînement.
Il s’agit d’une compétition très rele- vée et il devra être prêt pour représenter le Canada.
De plus, comme il revient d’une importante blessure, il devra travailler fort sur son conditionnement physique.
D’ailleurs, il a dit dans son point de presse que même s’il revenait au jeu en fin de saison, il devrait poursuivre sa rééducation après la saison.
La troisième raison pour laquelle il devra travailler plus cet été est d’ordre mental. Un gardien a beau être en bonne condition physique et technique, il est toujours difficile de maintenir un niveau de concentration élevé pendant 60 minutes en septembre ou en octobre.
CHAMPIONNAT DU MONDE
La meilleure façon de retrouver cette concentration est de jouer beaucoup de matchs.
D’ailleurs, même si Price part favori pour le poste de gardien numéro un d’équipe Canada en septembre, Braden Holtby et Corey Crawford pourraient avoir un ascendant sur lui sur le plan mental.
Si jamais l’un des deux dominait lors des séries éliminatoires et gagnait la coupe Stanley en plus, il pourrait sérieusement être considéré comme le gardien numéro un d’équipe Canada. L’état-major utilisera le gardien qui lui donnera le plus de chances de gagner l’or.
Holtby et Crawford sont d’excellents gardiens et si Price leur est supérieur en temps normal, il devra démontrer en septembre 2016 qu’il est encore le meilleur malgré son inactivité.
IMITER RINNE
Si Price est rétabli à 100%, l’idéal serait qu’il dispute quelques matchs avec le Canadien en fin de saison et participe au Championnat du monde en mai, même si sa femme accouchera à la fin d’avril. Sur le plan mental, ça lui ferait du bien. C’est justement ce qui avait relancé Pekka Rinne en 2014.
Rinne avait été opéré à une hanche en octobre 2013 et une infection avait compliqué les choses. Il n’était revenu au jeu que le 5 mars 2014 avec les Predators de Nashville. Il avait brillé au Championnat du monde, gagnant le titre de joueur le plus utile en menant la Finlande à la médaille d’argent.
Rinne avait connu toute une saison en 2014-2015 et il avait été le grand rival de Price dans la course aux trophées Hart et Vézina. — Propos recueillis
par Gilles Moffet
Price adhère à la
Philosophie de Martin
Brodeur, soit celle de se
tenir loin de la Patinoire
en été.