Bernard labadie revient de loin
Le chef des Violons du Roy dirigera La Passion selon saint Matthieu
Bernard Labadie a survécu à une virulente forme de cancer qui attaquait et détruisait son sang. Le chef fondateur des Violons du Roy a un nouveau groupe sanguin et ses cheveux gris ont disparu. L’homme revient de loin. De très loin.
En entrevue, Bernard Labadie avoue voir la vie d’une autre façon après avoir frôlé la mort.
«Les petites choses de la vie n’ont plus la même signification. Je ne les apprécie plus de la même façon. Je vis beaucoup plus dans le moment présent», a-t-il laissé tomber, lors d’un entretien.
Victime de malaises, lors d’une série de concerts en Allemagne, en mai 2014, Bernard Labadie reçoit un terrible diagnostic. Un lymphome est en train de détruire son sang.
L’autogreffe de ses cellules souches est un échec et ce sont celles de sa soeur, Lorraine, qui vont lui permettre de guérir. Une greffe qui lui procurera un nouveau groupe sanguin et qui fera disparaître le gris dans ses cheveux.
MONTAGNES RUSSES
Le chef avoue que son retour est très exigeant.
«C’est un immense défi physique en montagnes russes, avec des moments où ça va mieux et d’autres où c’est plus difficile. C’est un exercice de patience pour moi qui n’en avait pas du tout. Les moments où ça va le mieux sont ceux où je dirige», a-t-il précisé.
Bernard Labadie relativise les choses, lorsqu’il parle de sa victoire contre le cancer.
«Il y a tellement de gens qui ont des maladies de ce type-là, qui n’ont pas d’histoire, dont on ne parle pas, mais qui souffrent autant que j’ai pu souffrir. J’ai été très chanceux dans ma malchance», a-t-il expliqué, faisant référence aux cellules souches provenant de sa soeur.
Bernard Labadie dirigera La Passion selon saint Matthieu de Bach, les 9 et 10 mars au Palais Montcalm, et le 12 mars à la Maison symphonique de Montréal.
Une oeuvre à laquelle il n’a pas touché depuis 16 ans et qui mettra en vedette la soprano Karina Gauvin et la contralto Marie-Nicole Lemieux, quatre solistes, les Violons du Roy et le Choeur de la Chapelle de Québec.
«Cette oeuvre est peut-être ma préférée au monde. Celle que j’amènerais sur une île déserte, si je devais en choisir une seule. C’est une oeuvre qui est monumentale, par rapport aux moyens de l’époque, au 18e siècle, avec sa variété, sa profondeur et sa complexité. Le Messie de Handel, en décembre, était un bon réchauffement, mais, là, on passe à une autre étape», a-t-il indiqué.
«Je vis beaucoup plus dans le moment présent » – Bernard Labadie