Hypocrisie libérale
La veille du dépôt de sa requête en injonction pour forcer Transcanada à fournir tous les documents requis à l’étude de son dossier devant le BAPE, le ministre Heurtel autorisait une prolongation pour la saisie de données sismiques par cette compagnie dans des zones sensibles du fleuve Saint-laurent.
LA COMMEDIA DELL’ARTE
Jouant avec le masque de l’offusqué, le ministre Heurtel se pavanait devant les médias lors du dépôt de sa requête en injonction pour leur dire qu’elle ne devait pas être perçue comme un affront au reste du Canada, mais comme l’expression du Québec de voir ses lois environnementales respectées.
Il devait bien rire derrière son masque avec cette ruse qui lui donnait l’air d’être sensible aux appréhensions de ses concitoyens tout en reprenant l’initiative devant les tribunaux. De plus, c’était sans mettre de pression sur Transcanada.
Il devait se bidonner encore plus avec le rejet de l’injonction déposée par certains groupes environnementaux pour arrêter les travaux du BAPE tant que la compagnie ne fournissait pas les documents requis.
Piètre négociateur ou servile valet, le ministre a raté une excellente chance de forcer Transcanada à être plus empressée de satisfaire les exigences du Québec dans la fourniture des documents requis. Il n’avait qu’à retarder son autorisation à la compagnie jusqu’à ce qu’elle satisfasse les demandes de son ministère.
L’OUEST RASSURÉ
J’imagine assez bien avec quelle facilité déconcertante le premier ministre Couillard a pu rassurer ses homologues des provinces de l’ouest en leur expliquant la comédie commandée à son ministre de l’environnement pour faire taire la galerie.
Ces explications en direct ont semblé porter leurs fruits, car le ton virulent des premiers ministres de l’ouest, plus particulièrement Rachel Notley et Brad Wall, s’était considérablement radouci.
Dans le fond, notre premier ministre a invité ses collègues à jouer dans la même pièce qu’il nous sert pour mieux nous faire avaler l’oléoduc Énergie Est.