La coupe est encore loin du Canada
Comment expliquer qu’aucune équipe canadienne n’ait remporté la coupe Stanley depuis 1993?
L’aspect pécuniaire ne peut être invoqué puisque les 30 équipes de la Ligue nationale composent avec les mêmes normes budgétaires sous le système du plafond salarial.
Il faut regarder plutôt du côté des prises de décision des hommes de hockey de chaque organisation.
À la fin du lock-out, le propriétaire des Bruins, Jeremy Jacobs, avait déclaré que l’on distinguerait les meilleurs directeurs généraux avec l’imposition de paramètres économiques.
Le Monsieur avait vu juste.
CONTRATS DÉMESURÉS
Du côté du Canadien, bon nombre de joueurs ont hérité de contrats nettement supérieurs à leur valeur.
Il fallait payer le gros prix, disait-on, afin de pouvoir les garder à Montréal.
Or, l’organisation n’est pas plus avancée. Elle continue de faire du surplace.
De plus, elle a longtemps souffert du congédiement de Serge Savard et de l’échange de Patrick Roy survenus à deux mois d’intervalle, en 1995.
Le Tricolore a raté les séries quatre fois en cinq ans, dont trois fois consécutivement, au tournant des années 2000.
Les galeries étaient à moitié vides dans ce qui s’appelait alors le Centre Molson.
Après le conflit de travail entre les joueurs et les propriétaires, le Canadien n’est pas arrivé à se qualifier pour les séries deux autres fois en quatre ans.
On croyait l’organisation sortie d’impasse après les trois premières années du régime Bergevin, mais la perte de Carey Price a remis les choses en perspective cette saison.
LES OILERS PIÉTINENT ENCORE
La coupe est encore loin de Montréal, tout comme elle l’est des six autres villes canadiennes de la ligue.
Malgré l’acquisition de quatre premiers choix au cours des six dernières années, les Oilers pataugent encore dans les bas-fonds. Ils n’ont pas été foutus de s’améliorer en défense au cours de cette période.
Pour sa part, le Canadien mise en Carey Price sur le meilleur gardien parmi les formations canadiennes, mais il manque de punch à l’offensive.
Les Flames comptent de bons éléments offensifs en Johnny Gaudreau et Sean Monahan, mais ils viennent en avant-dernière place au chapitre défensif.
C’est la même chose pour les Sénateurs, qui obtiennent une bonne production offensive des Karlsson, Stone, Ryan, Hoffman, Zibanejad, Pageau, Turris et Smith.
Les Jets et les Canucks ont également leurs forces et leurs faiblesses.
Quant aux Leafs, ils rebâtissent à partir des fondations, espérant que les prochains repêchages leur amèneront des joueurs qui les propulseront vers une première coupe Stanley depuis 1967.
Si on avait dit dans le temps que les Leafs connaîtraient une séquence de 49 ans sans coupe et que le Canadien passerait 23 ans sans gagner, on aurait crié au sacrilège!
Pourtant, c’est devenu réalité.