Le Journal de Quebec

Enquête criminelle sur le « cartel » du génie à Québec

Le Bureau fédéral de la concurrenc­e va de l’avant malgré les retards

- Jean-nicolas Blanchet l Jnblanchet­jdq jean-nicolas.blanchet@quebecorme­dia.com 418.683.1573 2276

Le Bureau fédéral de la concurrenc­e s’active pour aller jusqu’au bout de son enquête criminelle sur le «cartel» du génieconse­il, qui a sévi à Québec de 2006 à 2010.

La plupart des présumés responsabl­es de ce qui a été qualifié de «cartel de Québec» dans le rapport Charbonnea­u ont récemment été avisés, a-t-on appris, par le Bureau de la concurrenc­e, à savoir qu’ils faisaient toujours l’objet d’une enquête pour complot et truquage d’appels d’offres.

Le dossier s’éternisait après des perquisiti­ons en 2013, mais tout indique donc que le Bureau veut en finir avec cet avis aux ingénieurs visés.

Hier, un d’entre eux, l’ancien vice-président de Genivar, Éric Tremblay, était devant le comité de discipline de l’ordre des ingénieurs du Québec.

Par sa participat­ion à «un système de partage de contrats lui permettant de contourner le processus d’appel d’offres de la Ville de Québec» entre 2006 et 2010, M Tremblay a été condamné pour conflits d’intérêts, procédures malhonnête­s et manque d’intégrité. Il n’a présenté aucune preuve pour se défendre et a admis sa culpabilit­é.

RADIATION DE 20 MOIS

Celui qui a quitté Genivar à l’été 2013 a accepté une radiation de 20 mois. La sentence sera confirmée d’ici quelques semaines.

L’audience a permis d’apprendre qu’il demeurait, en parallèle, «sous enquête criminelle». Son avocat a souligné que le Bureau de la concurrenc­e avait avisé M. Tremblay à cet effet le 9 mars.

Comme deux autres ingénieurs blâmés par l’ordre en janvier, Éric Tremblay a admis l’existence du système à huit firmes. Celle qui devait gagner offrait le prix des barèmes de la profession et les sept autres soumission­naient à un prix supé- rieur, rendant ainsi caducs les processus d’appels d’offres.

DES COURRIELS à DÉTRUIRE

En preuve, un tableau a été exposé sur lequel les firmes pouvaient indiquer entre elles leur prix pour un projet d’usine de traitement des eaux. Il était écrit dans un autre courriel: «Bien vouloir détruire après consultati­on.» L’enquête du syndic de l’ordre confirme que les contrats concernaie­nt surtout «des contrats d’infrastruc­tures municipale­s».

L’avocat de M. Tremblay, Me Réjean Lavoie, a souligné que les profits engendrés par le système n’étaient pas «exagérés». Il a mentionné que le prix final était «honnête», ce qui a fait sourciller l’avocate du syndic, Me Nathalie Vaillant. Se rappelant que son client était condamné pour procédure malhonnête, Me Lavoie s’est ravisé en reconnaiss­ant que les prix étaient peut-être «supérieurs à ce qu’ils auraient été dans un libre marché».

 ??  ?? L’ancien v.-p. de Genivar Éric Tremblay avait déjà été blâmé pour s’être engagé à verser un avantage pour l’obtention d’un contrat (1992) et pour procédure malhonnête (2000).
L’ancien v.-p. de Genivar Éric Tremblay avait déjà été blâmé pour s’être engagé à verser un avantage pour l’obtention d’un contrat (1992) et pour procédure malhonnête (2000).
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