Trudeau le Québécois ?
On sait que le Québec n’est pas la priorité de Justin Trudeau, bien qu’il soit député d’une circonscription montréalaise. Sa sensibilité multiculturelle, son attachement sentimental aux Premières Nations, ses racines maternelles bien présentes en Colombie-britannique et ses solides assises politiques en Ontario en font avant tout un politicien «Canadian».
Son silence actuel secoue le Québec, terre historique des entreprises Bombardier sauvées par les milliards de dollars des Québécois. Le gouvernement Couillard doit évidemment être encensé pour sa spectaculaire intervention, peu importe les allégeances politiques.
Cependant, Philippe Couillard comprendra-t-il enfin l’indifférence d’ottawa à l’égard des entreprises québécoises dont le vaisseau amiral Bombardier est un des géants de l’aéronautique industrielle mondiale?
Ottawa a toujours défendu et aidé en priorité l’industrie automobile de l’ontario en allongeant des milliards afin de protéger les emplois des Ontariens. Des milliards pour des entreprises américaines, faut-il le souligner, contrairement à Bombardier, la québécoise mal aimée du Canada anglais.
MANQUE D’AFFINITÉS
Pendant que Marc Garneau le ministre des Transports semblait avoir la tête toujours dans l’espace, son collègue Navdeep Bains, ministre de l’innovation, des Sciences et du Développement économique, pur produit de l’ontario multiethnique, n’a déployé aucune énergie pour se porter à la défense de Bombardier. Question d’absence d’affinités peut-être?
Le Québec de Justin Trudeau semble être de plus en plus une province comme les autres. Ou plus précisément, une province qui assure l’élection d’un nombre de députés relativement important et qui permet au PLC de s’installer au pouvoir pour longtemps.
À vrai dire, si le PLC réussit à gouverner sans le Québec, il ne s’en portera pas plus mal. Son silence sur une aide potentielle à Bombardier annonce peut-être un recul du peu de pouvoir de négociation qui reste au Québec face à Ottawa.
Qui a dit un jour que ce serait le Canada qui se séparerait du Québec? denise.bombardier@quebecormedia.com