Le Journal de Quebec

JOUR NOIR POUR LES MALADES

La clinique de superinfir­mières de Québec au bord de la fermeture

- Johanne Roy l JROYJDQ

Après des mois de vains efforts pour obtenir un financemen­t gouverneme­ntal, C’est un jour Crève-coeur pour la petite équipe de la Clinique de superinfir­mières SABSA, dans la Basse-ville de Québec, qui doit se résoudre À réduire ses services.

À compter de cette semaine, les consultati­ons sans rendez-vous sont interrompu­es pour une période indétermin­ée. Selon les jours, de 20 à 40 personnes, aussi bien des marginaux que de jeunes familles ou des aînés des quartiers Saint-sauveur et Saint-roch, se présentaie­nt à ces consultati­ons.

«On a tous le “motton”. Qu’est-ce qu’on va faire avec ce monde-là? Où est-ce qu’on les envoie? Certains, qui sont sans domicile fixe, n’ont même pas de carte d’assurance maladie. La plupart n’ont pas de médecin de famille et ne savent pas à quelle porte cogner», s’attriste Johanne Cliche, dont la tâche de réceptionn­iste déborde très souvent sur la relation d’aide.

Après avoir travaillé 33 ans comme préposée aux bénéficiai­res, dont 15 ans à l’urgence de l’hôpital Jeffery Hale, Mme Cliche s’est rapidement attachée à la clientèle de la clinique SABSA.

GENS DÉMUNIS

«Depuis que je travaille ici, quand je me couche le soir, j’ai le sentiment du travail accompli. On est très proches des patients. Avant cela, je n’avais jamais réalisé à quel point il y avait des gens dans le besoin», exprime-t-elle.

Lors du passage du Journal, vendredi après-midi, quelques patients réguliers attendaien­t dans la modeste salle d’attente pour voir l’une des infirmière­s. Un jeune papa s’est présenté avec son bébé pour une consultati­on de dernière minute. «C’est un peu juste, mais on va s’arranger», lui a dit Johanne Cliche.

SABSA reçoit des demandes de Beauport ou de Charlesbou­rg. «On a même eu deux appels de Montréal, de parents qui lançaient un cri du coeur afin de trouver des ressources pour leurs jeunes en difficulté», illustre-t-elle.

Une maman s’est pointée à la clinique avec son bambin de 2 ans qui avait probableme­nt une pneumonie et qu’on avait refusé à l’hôpital parce qu’il n’avait pas de carte-soleil.

INCOMPRÉHE­NSION

Isabelle Têtu tient la clinique à bout de bras depuis 18 mois avec sa petite équipe. Elle ne comprend pas la fin de non-recevoir du ministre Barrette. «Qu’un système de santé à 32 milliards de dollars soit incapable de dépanner quelque chose comme cela, cela ne marche pas», rage-t-elle.

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 ??  ?? «On n’a pas encore eu l’occasion de s’asseoir avec le ministre Barrette afin de lui montrer que nos services sont efficaces», exprime Emmanuelle Lapointe, coordonnat­rice de la clinique SABSA. À ses côtés, Isabelle Têtu, infirmière clinicienn­e...
«On n’a pas encore eu l’occasion de s’asseoir avec le ministre Barrette afin de lui montrer que nos services sont efficaces», exprime Emmanuelle Lapointe, coordonnat­rice de la clinique SABSA. À ses côtés, Isabelle Têtu, infirmière clinicienn­e...
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