Trudeau refuse de se mouiller
Le premier ministre n’a toujours pas précisé ce qu’ottawa fera dans le dossier Bombardier
Justin Trudeau refuse toujours de dire ce que son gouvernement fera dans le dossier Bombardier trois jours après l’annonce d’un contrat historique obtenu par ce fleuron de l’aérospatiale québécoise.
«Nous continuons de négocier avec Bombardier pour avoir un plan d’affaires solide», s’est-il contenté de répondre, hier à Montréal, lors d’un point de presse en marge du congrès biennal des libéraux fédéraux du Québec.
«Je ne vais pas négocier sur la place publique, mais c’est certain que l’achat de Delta, c’est une très bonne nouvelle pour Bombardier», a-t-il soutenu, faisant référence à la vente par Bombardier de 75 appareils C Series au transporteur Delta Air Lines.
Il a répété que l’industrie aéronautique est «essentielle» pour la croissance économique du pays et pour préserver les «bons emplois» au Québec et ailleurs.
ABSENCE DE LIEUTENANT POLITIQUE
Selon M. Trudeau, l’absence d’un lieutenant politique du Québec au sein de son gouvernement pour négocier des dossiers litigieux comme celui de Bombardier n’est pas en cause.
«À quoi ça sert d’avoir un lieutenant du Québec quand tu as un général du Québec», a-t-il lancé, faisant référence au fait que le premier ministre vient du Québec.
«Je suis fier d’avoir dans notre caucus 40 députés du Québec», a affirmé le premier ministre plus tôt, lors d’un discours partisan prononcé devant les quelque 500 militants libéraux fédéraux.
«Le Québec est de retour à Ottawa», at-il claironné sous les applaudissements de la foule.
« TOUS UNIS »
Les députés libéraux du Québec interrogés par Le Journal se sont pour leur part défendus de ne pas agir dans ce dossier, disant parler d’une voix forte et unie au sein de leur caucus.
«Le caucus du Québec milite très très fort dans ce dossier», a soutenu le député et président du caucus libéral du Québec Marc Miller.
«Si les gens nous critiquent, laissant entendre qu’il n’y a pas de voix, ce n’est pas le cas. Les gens militent très fort et on est tous unis, les 40 députés, pour dire que l’industrie de l’aérospatiale est critique pour le Canada, pour l’économie du Canada et que Bombardier, c’est le joyau de cette industrie», a poursuivi le président du caucus québécois.