Le Journal de Quebec

«Je pleurais en lavant la vaisselle»

À l’âge de 43 ans, Michèle Beauchamp a commencé à avoir des migraines. Tous les mois, trois jours durant.

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La conseillèr­e en voyage corporatif, qui vit à Montréal et est aujourd’hui âgée de 63 ans, avait toujours ses règles, mais elles devenaient irrégulièr­es.

Pour elle, il n’y avait aucun lien entre les deux événements.

«Je prenais un médicament pour les migraines. Des pilules très fortes.»

Puis sont arrivés des épisodes de bouffées de chaleur et d’insomnie.

Mais le pire, c’étaient les émotions! «Plus ça allait, plus je sentais que je devenais émotive», raconte-t-elle.

Le moment de laver sa vaisselle, le soir, était toujours propice à une réflexion sur sa journée. Un moment zen.

«Puis, à plusieurs reprises, je me suis mise à pleurer en lavant ma vaisselle. J’avais 47 ans. Pourtant, mes pensées étaient constructi­ves. Il n’y avait pas de raisons objectives pour que je me mette à pleurer!»

Outre la vaisselle, un rien la faisait pleurer: une nouvelle à la télé, un petit chien qui meurt… «Tout était amplifié, tout devenait une montagne. C’était très pénible. Ça partait n’importe quand! Au travail, chez moi.»

Au début, Michèle se demandait si son état n’était que passager.

«Je me disais: “Ok, une bonne nuit de sommeil et tout va s’arranger”. Mais non… J’ai enduré deux mois de pleurs. Je me suis même demandé si c’était un burnout ou une dépression.»

HORMONOTHÉ­RAPIE

Michèle Beauchamp est finalement allée rencontrer son médecin de famille. Elle avait alors encore quelques règles par-ci, par-là.

«J’ai parlé à mon médecin de mes problèmes. Elle était très ouverte aux hormones.» Elle en a pris durant 20 ans. «Pour moi, les hormones ont été très efficaces. Ç’a été ma bouée de sauvetage. C’est fatigant de pleurer comme ça.»

Plusieurs amies de Michèle Beauchamp, qui n’en prenaient pas, lui ont dit: “Quoi? Tu refuses de vieillir?” Je n’ai jamais entendu dire que les hormones empêchaien­t les rides!»

Elle vient d’arrêter son hormonothé­rapie, après avoir diminué graduellem­ent sa dose. «Je n’ai pas eu de symptômes. Ma ménopause était bel et bien terminée.»

LA FIN DES RÈGLES

Michèle Beauchamp se souvient de la fin de ses règles, il y a une quinzaine d’années.

«Quand ça a arrêté complèteme­nt, ça m’a manqué un peu cette affaire-là! Ça faisait depuis l’âge de 12 ans…»

«Je mettais toujours dans ma valise des serviettes hygiénique­s au cas où… J’en ai eu dans mon tiroir pendant je ne sais pas combien de temps! C’est tellement ancré en nous. Ça m’a fait de quoi. Il me manquait quelque chose. Parfois, j’avais comme une crampe qui se dessinait dans mon ventre et je me disais, “ah oui, je me souviens...” On fait un lien avec la jeunesse qui s’en va.»

Mais Michèle Beauchamp n’est pas du genre très nostalgiqu­e. Elle a surtout réalisé les économies qu’elle faisait!

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Michèle Beauchamp a traversé des montagnes russes émotionnel­les pendant sa ménopause.

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