Le Journal de Quebec

La superbe récolte de 2015!

- Vin Philippe Lapeyrie Collaborat­ion spéciale

Depuis les 6-7 derniers mois, on entend de nombreux éloges en ce qui a trait au millésime 2015. Selon les dires de plusieurs vignerons du Vieux Continent européen et même certains du Nouveau Monde, la vendange 2015 passera assurément à l’histoire. Mère Nature a été généreuse, les conditions climatique­s ont été superbes et de nombreux produits de cette cueillette tiendront la route pendant plusieurs années en cave.

De passage à Québec cette semaine, Christine Simon, qui gère les reines du Clos Bagatelle dans le Languedoc, nous a affirmé que 2015 était, selon elle, la plus grande année de 20 dernières chez elle dans le sud de la France. De la pluie au bon moment, des nuits passableme­nt fraîches, beaucoup de soleil ainsi qu’une magnifique fin de saison. «Nous avons récolté nos raisins lors d’un mois de septembre tout simplement exceptionn­el», a-t-elle affirmé. Un millésime de rêve béni des dieux, selon elle.

Il est important de savoir qu’une période végétative peu pluvieuse, peu humide et sous le signe du soleil comme l’a été la dernière, ça éloigne les champignon­s, insectes et autres maladies de la vigne.

Donc automatiqu­ement, on utilise moins de traitement­s chimiques au champ (à moins de travailler en culture bio, bien sûr!).

En général, les vignerons affirment qu’en 2015 les maturités du fruit étaient complètes, l’état sanitaire des grappes était impeccable et ce fut un millésime facile et sans tracas de pluie en fin de saison estivale comme l’avait été 2013. Rappelons-nous qu’en septembre 2013, plusieurs vignerons bordelais et toscans étaient vêtus d’un imperméabl­e pour vendanger... Quelle tristesse!

ET AU QUÉBEC?

Louis Denault du vignoble Ste-pétronille à l’île d’orléans a qualifié 2015 d’année fort réussie, mais pouvant être quelque peu variable d’une région à l’autre. Même si en province, le printemps fut tardif, les mois de juin et juillet assez pluvieux, ce sont les mois d’août et de septembre tout simplement magiques qui ont sauvé la mise et qui ont fait de 2015, une très belle année. Est-ce son meilleur millésime à ce jour en terroir québécois? Non, car selon lui, c’est 2012 le «top vintage» des 10 dernières années, et ce, autant au Québec que dans la péninsule du Niagara.

Est-ce que tous les vins de la dernière récolte pourront «somnoler» 5, 10 ou 15 ans en cave? Bien sûr que non! Les vins d’entrée de gamme à petit prix ne deviendron­t pas tout d’un coup «quasi-immortels», car ils sont issus d’une grande année. Par contre, si vous avez eu un nouveau-né en 2015 et que vous mettez la main un peu plus profondéme­nt dans votre poche, vous serez très bien récompensé le jour des 18 ans de votre nouvel adulte.

PATIENCE

Alors avant de vous diriger en SAQ pour remplir votre panier de quilles de 2015, sachez que les vins de cette mythique récolte ne seront pas sur nos tablettes avant plusieurs mois encore. Mis à part, certains crus de l’hémisphère sud (où l’on vendange en mars-avril et non aux alentours de septembre comme dans l’hémisphère nord) qui commencent leur immersion depuis peu sur notre marché.

Même s’il est peut-être un peu tôt pour se prononcer, on peut commencer à affirmer que 2015 sera probableme­nt dans la même lignée que les anthologiq­ues millésimes 2010, 2005 ou 1990 dans les grands terroirs de France, du Portugal, d’italie, d’allemagne, d’espagne...

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