1er mai, encore essentiel ?
À chaque 1er mai, les syndicats, les groupes communautaires et les fédérations étudiantes prennent la rue pour La journée internationale des travailleurs. Une manifestation annuelle qui prend de l’ampleur dans les moments de contestation plus large, pensons à 2012. Peu importent les enjeux débattus, les travailleurs se donnent rendez-vous dans leurs régions respectives pour marcher ensemble, au-delà des bannières corporatistes. Dans un temps de maraudage syndical, il faut le faire croyez-moi!
Souvent, on reproche à cette marche d’être une manifestation comme les autres. Pourtant, elle est essentielle pour rappeler les avancées syndicales et celles qui restent à venir pour les conditions de vie des travailleurs de tous les secteurs. Dans un monde de plus en plus indigné, mais difficile à mobiliser, il est d’autant plus important de rappeler les gains passés.
UN COCKTAIL MOLOTOV
En préparation de la journée internationale des travailleurs, les syndicats ont rencontré la ministre du Travail et le premier ministre vendredi dernier. La routine habituelle pour faire connaître les revendications.
Cependant, la sortie de cette rencontre ne fut pas banale. Le président de la FTQ, Daniel Boyer, a mentionné qu’«un méchant cocktail Molotov» attend les municipalités. J’ai l’habitude d’entendre ces envolées lyriques, mais je dois dire que je ne comprends pas cette dernière exclamation. Quelle bourde!
QUESTION DE CRÉDIBILITÉ
Annoncer qu’un front commun de tous les travailleurs ferait la vie dure aux municipalités aurait été suffisant. Je n’ose même pas imaginer une phrase pareille dans la bouche d’étudiants. Alors que l’image syndicale est mise à mal, une déclaration aussi incendiaire est déplacée.
Elle met les syndicats sur la défensive au lieu de l’offensive. C’est surtout mettre la barre haute pour une mobilisation à venir, alors que tous se souviennent de l’automne un peu tiède que nous avons eu en 2015. Un automne qu’on avait promis très chaud.