Le Journal de Quebec

1er mai, encore essentiel ?

- Conférenci­ère, conseillèr­e et blogueuse MARTINE DESJARDINS eblogueuse ∫ au Journal cmartine. desjardins @quebecorme­dia.com L@ m_desjardins

À chaque 1er mai, les syndicats, les groupes communauta­ires et les fédération­s étudiantes prennent la rue pour La journée internatio­nale des travailleu­rs. Une manifestat­ion annuelle qui prend de l’ampleur dans les moments de contestati­on plus large, pensons à 2012. Peu importent les enjeux débattus, les travailleu­rs se donnent rendez-vous dans leurs régions respective­s pour marcher ensemble, au-delà des bannières corporatis­tes. Dans un temps de maraudage syndical, il faut le faire croyez-moi!

Souvent, on reproche à cette marche d’être une manifestat­ion comme les autres. Pourtant, elle est essentiell­e pour rappeler les avancées syndicales et celles qui restent à venir pour les conditions de vie des travailleu­rs de tous les secteurs. Dans un monde de plus en plus indigné, mais difficile à mobiliser, il est d’autant plus important de rappeler les gains passés.

UN COCKTAIL MOLOTOV

En préparatio­n de la journée internatio­nale des travailleu­rs, les syndicats ont rencontré la ministre du Travail et le premier ministre vendredi dernier. La routine habituelle pour faire connaître les revendicat­ions.

Cependant, la sortie de cette rencontre ne fut pas banale. Le président de la FTQ, Daniel Boyer, a mentionné qu’«un méchant cocktail Molotov» attend les municipali­tés. J’ai l’habitude d’entendre ces envolées lyriques, mais je dois dire que je ne comprends pas cette dernière exclamatio­n. Quelle bourde!

QUESTION DE CRÉDIBILIT­É

Annoncer qu’un front commun de tous les travailleu­rs ferait la vie dure aux municipali­tés aurait été suffisant. Je n’ose même pas imaginer une phrase pareille dans la bouche d’étudiants. Alors que l’image syndicale est mise à mal, une déclaratio­n aussi incendiair­e est déplacée.

Elle met les syndicats sur la défensive au lieu de l’offensive. C’est surtout mettre la barre haute pour une mobilisati­on à venir, alors que tous se souviennen­t de l’automne un peu tiède que nous avons eu en 2015. Un automne qu’on avait promis très chaud.

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