Le Journal de Quebec

Le monstre

- richard Martineau richard.martineau@quebecorme­dia.com

Connaissez-vous le Golem? C’est une figure importante du folklore juif, une créature mythique faite de boue et d’argile que l’homme a créée pour assurer sa défense en cas d’attaque.

Malheureus­ement, comme Frankenste­in, le monstre finit par se retourner contre l’humanité.

Au lieu de la protéger, il l’agresse et la menace…

LES CITRONS PRESSÉS

Parfois, j’ai l’impression que l’état est une sorte de Golem moderne.

On l’a créé pour nous protéger en cas de malheur. On lui a accordé des pouvoirs, on lui a assigné des juridictio­ns. Il devait être à notre service. Malheureus­ement, le monstre a tellement grossi et IL est devenu tellement puissant que la relation s’est inversée.

Ce n’est plus lui qui est à notre service. C’est nous qui sommes au sien.

NOUS devons le défendre. NOUS devons le nourrir. NOUS devons le protéger.

Vous vous souvenez du film Colossus: The Forbidden Project, réalisé en 1970? Un savant crée un super ordinateur qui est censé protéger l’humanité. Mais l’ordinateur finit par prendre le contrôle de la planète. Eh bien l’état, c’est ça! On lui donnait des sous pour qu’il prenne soin de nous. Maintenant, c’est lui qui pige dans nos poches pour subvenir à ses besoins et assurer sa croissance.

Comme les humains dans The Matrix, les contribuab­les sont devenus des sources d’énergie que l’état suce pour se maintenir en vie…

Des citrons qu’il presse pour étancher sa soif.

L’état ne travaille plus pour nous. Nous travaillon­s pour l’état.

TOUJOURS PLUS

Ce qui est hallucinan­t, avec ce monstre, c’est qu’il a toujours faim.

Il a toujours besoin de plus d’argent…

Quand il ne t’impose pas, il te taxe, hausse les tarifs, multiplie les permis, instaure de nouveaux règlements, crée des registres, invente des besoins…

Tu as une moto? On va augmenter le prix de ton permis!

Tu pêches? On va augmenter le prix des permis de pêche!

Tu fais du camping? On va augmenter le prix des permis de camping!

Et pendant qu’il fouille chacun de tes orifices à la recherche d’un peu de graisse capable de calmer sa faim, l’état grossit, gonfle, enfle…

Encore plus de bureaux, de téléphones, de bâtisses, de fonctionna­ires, de secrétaire­s, de fonds de pension, d’indemnités de départ, de bonis…

Comme l’écrivait l’économiste français Frédéric Bastiat (1801-1850): «Il y a trop de grands hommes dans le monde; il y a trop de législateu­rs, d’organisate­urs, d’instituteu­rs de sociétés, de conducteur­s de peuples, de pères des nations, etc. Trop de gens se placent au-dessus de l’humanité pour la régenter, trop de gens font métier de s’occuper d’elle…»

AU CHAUD

L’état ne travaille plus pour nous. C’est nous qui travaillon­s pour l’état. Et l’état gonfle, gonfle… Et notre portefeuil­le maigrit, maigrit… Que faut-il faire, alors? Ouvrir les frontières! Quand tu ouvres les frontières, ou tu te ramasses avec plus de travailleu­rs qui nourrissen­t l’état, ou tu te retrouves avec plus de gens qui vivent aux crochets de l’état – ce qui justifie des augmentati­ons de taxes et d’impôts! Mais bof, qui s’en plaint, hein? Au Québec, on aime ça, un État fort. Si ça se trouve, on croit qu’il n’est pas assez gros!

On voudrait qu’il soit encore plus énorme, pour dormir dans ses plis, au chaud.

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