Rivière-du-loup veut importer les « restants » de table de la Côte-nord
Les déchets pourraient traverser le fleuve par bateau
Rivière-du-loup souhaite importer des déchets de table de la Côte-nord et de la Gaspésie pour faire fonctionner son usine de biométhanisation construite au coût de 28 M$.
Pour fonctionner et être rentable, cette usine en exploitation depuis un an doit être «nourrie» de 25000 tonnes de matières alors qu’elle n’en reçoit que 12 000. C’est idéal pour le moment puisque les machines doivent être approvisionnées de façon graduelle. Mais dans un avenir rapproché, les gestionnaires doivent aller chercher plus de déchets de table.
Matane et la Côte-nord sont interpellées pour y exporter leurs matières par camion ou par bateau.
Mais de l’autre côté du fleuve, l’accueil est tiède. Baie-comeau n’est pas intéressée. Sept-îles n’est pas fermée à l’idée de prendre connaissance de la proposition. «C’est à l’étape très embryonnaire, il n’y a pas eu de discussions formelles, sinon une approche», a dit Claude Bureau, directeur général à la Ville de Sept-îles.
BIOGAZ
L’usine de biométhanisation ingère les déchets de table et les transforme en gaz naturel liquéfié pour les transporteurs lourds.
Le gestionnaire admet que le besoin de déchets est grand.
«Juste avant Noël, on n’a pas paniqué, mais pas loin. On ne recevait presque plus de matière après l’été. Les camions arrivaient et étaient presque vides», a indiqué Serge Forest, directeur de la SEMER, Société d’économie mixte d’énergie renouvelable. Ce printemps, il se dit plus optimiste et n’est plus inquiet.
«La quantité et la qualité de matière ont commencé à augmenter. On a été très agréablement surpris.»
SOLUTIONS D’ICI 2022
Le gouvernement interdira aux municipalités d’enfouir les matières organiques d’ici 2022. Québec retient deux technologies dans son programme de traitement des matières, soit la biométhanisation ou le compostage.
«Ce choix s’appuie sur les recommandations contenues dans le rapport de la Commission parlementaire des transports et de l’environnement en 2008», indique le relationniste du ministère du Développement durable, Clément Falardeau.
AUTRE GRAND PROJET
L’autre grand projet de biométhanisation au Québec a pris forme à Saint-hyacinthe au coût de 85M$. On y traitera ultimement 189 000 tonnes de matières par année, dont 10500 seulement issues des déchets de table.
«Les matières proviennent majoritairement des industries, comme Liberté et Sanimax, qui récupèrent des matières provenant des épiceries. Aussi, comme nous sommes la technopole agroalimentaire du Québec, la matière suffit», résume Louis Bilodeau, directeur général de la Ville de Saint-hyacinthe.