Le Journal de Quebec

Rivière-du-loup veut importer les « restants » de table de la Côte-nord

Les déchets pourraient traverser le fleuve par bateau

- STÉPHANIE GENDRON Collaborat­ion spéciale

Rivière-du-loup souhaite importer des déchets de table de la Côte-nord et de la Gaspésie pour faire fonctionne­r son usine de biométhani­sation construite au coût de 28 M$.

Pour fonctionne­r et être rentable, cette usine en exploitati­on depuis un an doit être «nourrie» de 25000 tonnes de matières alors qu’elle n’en reçoit que 12 000. C’est idéal pour le moment puisque les machines doivent être approvisio­nnées de façon graduelle. Mais dans un avenir rapproché, les gestionnai­res doivent aller chercher plus de déchets de table.

Matane et la Côte-nord sont interpellé­es pour y exporter leurs matières par camion ou par bateau.

Mais de l’autre côté du fleuve, l’accueil est tiède. Baie-comeau n’est pas intéressée. Sept-îles n’est pas fermée à l’idée de prendre connaissan­ce de la propositio­n. «C’est à l’étape très embryonnai­re, il n’y a pas eu de discussion­s formelles, sinon une approche», a dit Claude Bureau, directeur général à la Ville de Sept-îles.

BIOGAZ

L’usine de biométhani­sation ingère les déchets de table et les transforme en gaz naturel liquéfié pour les transporte­urs lourds.

Le gestionnai­re admet que le besoin de déchets est grand.

«Juste avant Noël, on n’a pas paniqué, mais pas loin. On ne recevait presque plus de matière après l’été. Les camions arrivaient et étaient presque vides», a indiqué Serge Forest, directeur de la SEMER, Société d’économie mixte d’énergie renouvelab­le. Ce printemps, il se dit plus optimiste et n’est plus inquiet.

«La quantité et la qualité de matière ont commencé à augmenter. On a été très agréableme­nt surpris.»

SOLUTIONS D’ICI 2022

Le gouverneme­nt interdira aux municipali­tés d’enfouir les matières organiques d’ici 2022. Québec retient deux technologi­es dans son programme de traitement des matières, soit la biométhani­sation ou le compostage.

«Ce choix s’appuie sur les recommanda­tions contenues dans le rapport de la Commission parlementa­ire des transports et de l’environnem­ent en 2008», indique le relationni­ste du ministère du Développem­ent durable, Clément Falardeau.

AUTRE GRAND PROJET

L’autre grand projet de biométhani­sation au Québec a pris forme à Saint-hyacinthe au coût de 85M$. On y traitera ultimement 189 000 tonnes de matières par année, dont 10500 seulement issues des déchets de table.

«Les matières proviennen­t majoritair­ement des industries, comme Liberté et Sanimax, qui récupèrent des matières provenant des épiceries. Aussi, comme nous sommes la technopole agroalimen­taire du Québec, la matière suffit», résume Louis Bilodeau, directeur général de la Ville de Saint-hyacinthe.

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La Ville souhaite alimenter son usine de biométhani­sation de 25 000 tonnes d’ordures alors qu’elle n’en reçoit que 12 000. Les déchets sont transformé­s en gaz naturel liquéfié pour les transporte­urs lourds.

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