Le Journal de Quebec

Aucun plan d’urgence dans les sentiers fédérés

Un motoneigis­te l’a payé de sa vie en mars dernier

- Catherine Bouchard

Deux mois après le décès d’un motoneigis­te américain dans la réserve faunique des Laurentide­s, Le Journal a constaté qu’il n’y a aucun protocole précis d’interventi­on lors d’accidents graves dans les sentiers fédérés de motoneige de ce secteur prisé.

Ce secteur précis fait partie du territoire non organisé (TNO) de lac Jacques-Cartier, qui relève de la municipali­té régionale de comté (MRC) de la Côte-de-Beaupré.

«On n’y donne pas de services. On n’a pas d’équipement, nous ne sommes pas organisés pour ça», explique Michel Bélanger, directeur général de la MRC de la côte de Beaupré. Il n’y a donc aucun plan précis à suivre lorsqu’une situation d’urgence survient.

CHANTIERS ACHALANDÉS

Or, chaque hiver, ces sentiers sont fort achalandés, selon Gabriel Lemieux de l’associatio­n des motoneigis­tes de l’arrière-pays, puisqu’ils relient la région de Saguenay à celles de Québec et Portneuf.

Le 2 mars dernier, Glenn Dumont, un motoneigis­te américain, a tragiqueme­nt perdu la vie lors d’une violente collision dans la réserve. Régis par un protocole ministérie­l, des ambulancie­rs à proximité ont refusé de secourir la victime.

Ce sont finalement des samaritain­s qui ont tenté de sauver l’homme, en vain.

«C’est plus complexe, dans le secteur de la route 175, compte tenu du territoire qui est vaste et des intervenan­ts qui sont peu nombreux, poursuit le directeur général de la MRC. On essaie de s’organiser avec les forces du milieu, mais nous sommes tributaire­s de la bonne volonté de chacun.»

PROTOCOLE LOCAL

La Sûreté du Québec (SQ) , les services de protection contre les incendies, la Société des établissem­ents de plein air et la Fédération des clubs de motoneigis­tes du Québec se sont renvoyé la balle sur leur responsabi­lité dans de telles situations.

«Les évacuation­s médicales doivent être effectuées par un service incendie, un groupe bénévole ou exceptionn­ellement par un corps de police selon le protocole local d’interventi­on. Ce sont les MRC qui sont responsabl­es», indique un porte-parole de la SQ, Jason Allard.

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