Des choix déchirants
ALEXANDRE BOULERICE
ROSEMONT LA PETITE-PATRIE, NPD 42 ans Père de 3 enfants et beau-père d’un 4e
«Papa, je l’aime pas, ton nouveau travail», a déclaré la fille d’alexandre Boulerice à son père après les élections fédérales de 2011. Il ne s’agit que d’un des moments crève-coeur qu’a vécus le député néo-démocrate depuis son entrée en politique.
Sa conjointe Lisa Djevahirdjian étant responsable des communications pour le Syndicat canadien de la fonction publique, l’un des plus importants au pays, M. Boulerice avoue que le quotidien est parfois «rock’n’roll». «Le téléphone peut commencer à sonner très tôt et finir très tard.»
Absent de la maison au moins trois jours par semaine la moitié de l’année pour siéger à Ottawa, ce père d’une famille reconstituée de quatre enfants âgés de 5 à 15 ans avoue que la culpabilité le ronge parfois.
Il se souvient très bien du premier anniversaire de son plus jeune fils… parce qu’il n’y était pas. Son parti avait choisi de passer plusieurs jours à Ottawa pour défendre les facteurs de Postes Canada. «J’en suis très fier. Mais quand tu reçois la photo de ton fils avec le gâteau d’anniversaire, le coeur craque un peu. Je me suis dit: faut que ça vaille la peine.»
Le fait de partager les mêmes idées politiques est d’ailleurs le liant qui permet de tenir le couple, explique Mme Djevahirdjian. «C’est sûr que quand tu vois ton enfant de presque six ans être un fan fini de la nature, tu as envie de laisser quelque chose à ce petit-là, illustre-telle. Avoir des enfants, ça te fait penser à l’avenir de façon plus concrète.»