Le Journal de Quebec

5 bienfaits de la procrastin­ation

Procrastin­er, c’est remettre à demain. Non seulement ce ne serait pas bien, mais en plus connaissez-vous un mot plus laid que «procrastin­ation»? Pourtant, il paraît que nous sommes nombreux à nous dire à propos de tout et de rien: «Mañana, mañana, mañana»

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1 Une question.

Quand on a le sentiment d’être bloqué, de ne plus savoir par où commencer une tâche, il faut s’asseoir et se poser quelques questions. Une seule question en réalité: la tâche que vous retardez depuis des mois, avez-vous envie de la faire oui ou non? Des fois, c’est juste que ça ne nous tente pas du tout. On se dit: «Je vais repeindre la cuisine, comme ça elle sera jolie.» Mais le fait est qu’on n’a pas envie de se mettre à la peinture, donc on retarde. C’est bien rare qu’on procrastin­e sur le sexe ou la nourriture, écrivait un psychologu­e. «Hum! Finalement, je vais manger le bon homard que tu m’as préparé seulement demain, peut-être après demain!»

2 Les faux procrastin­ateurs.

On entend parfois que procrastin­er aurait des vertus créatives. En réalité, seuls les faux procrastin­ateurs bénéficien­t d’un surplus de créativité. Ils tirent effectivem­ent profit de leur supposée lenteur, de leur prétendue stagnation. Ils sont étendus sur le divan, semblent ne penser à rien, ont l’air de paresseux notoires, alors qu’en réalité ils cogitent, imaginent, prévoient. Au travail, ils discutent ayant souvent l’air de perdre leur temps alors qu’ils sont en train de récolter des informatio­ns.

3 Le temps.

Une certaine lenteur d’action est un allié. Lorsqu’on se presse trop et qu’on omet la période de réflexion nécessaire à tout projet, c’est souvent par anxiété. Avezvous déjà agi très rapidement dans le seul but qu’une tâche soit derrière vous? Ça nous est tous déjà arrivé et cela donne rarement de bons résultats. La «job» est finie, mais souvent elle est très ordinaire parce qu’on a oublié de prendre le temps de réfléchir et de planifier.

4 Voir la souffrance.

Même si j’ai essayé de vous attirer avec un titre en contraire, il faut savoir que remettre ses tâches à plus tard peut devenir un mauvais plan. Si X reçoit une contravent­ion par la poste et qu’il ne se résigne pas à la payer, l’amende augmente. Il vaudrait mieux qu’il se raisonne. On peut aussi être enclin à ne pas commencer ou terminer ses projets à cause de diverses souffrance­s. Certains jeunes continuent de vivre une révolte. Ils réagissent à une sensation de contrôle en remettant tout à plus tard. Pire, il existe des états psychologi­ques paralysant­s. On souffre d’angoisse ou d’une dépression et cela fait en sorte qu’on ne mène rien à terme. On lambine. On tourne en rond. Dans ces cas, une aide psychologi­que devient nécessaire.

5 En mode solution.

Pour ce qui est de nos petites procrastin­ations quotidienn­es, le conseil qui vient en premier est de découper le projet qui nous semble immense en petites étapes: 1. Regarder des magazines de déco pour s’inspirer. 2. Choisir la couleur de peinture. 3. Aller au magasin. 4. Revenir du magasin. 5. Voir si on a tout. 6. Retourner au magasin (juste pour traîner encore un peu). 7. Prévoir un samedi où votre conjoint aura du temps. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que la cuisine soit repeinte!

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