Le Journal de Quebec

Uber divise le Parti libéral

Une résolution adoptée par des militants remet en question le projet de loi sur l’industrie du taxi

- Charles Lecavalier l Clecavalie­rjdq SAMSON Des libéraux bougonnent | PAGE 17

DRUMMONDVI­LLE | Les militants libéraux ont servi une correction à Jacques Daoust en appuyant une résolution qui remet en question son projet de loi sur l’industrie du taxi.

La base militante du PLQ a causé la surprise hier, lors du conseil général du parti, en adoptant avec une franche majorité une résolution sur l’économie du partage incompatib­le avec l’approche du gouverneme­nt Couillard, qui veut interdire le modèle Uber.

«Pour nous, c’est une victoire», a lancé le président de la Commission-jeunesse du PLQ, Jonathan Marleau. C’est lui qui a présenté la résolution qui réclame à Québec de «permettre ces nouvelles pratiques». Il croit que le projet de loi 100, dans sa forme actuelle, «ne répond pas» à ce que demandent les militants, car «il balise trop sévèrement l’économie du partage». Il faudrait le modifier.

DAOUST RÉPLIQUE

Le ministre Jacques Daoust n’a pas tardé à répliquer: «Je n’ai pas l’intention de retourner à la table à dessin.»

Il estime que sa pièce législativ­e n’est pas concernée par la résolution puisque l’entreprise Uber «ne fait pas d’économie du partage». Il est toutefois prêt à le modifier si «on lui propose des idées».

CONTRE LES VALEURS LIBÉRALES

Or, plusieurs membres du PLQ se sont carrément attaqués au projet de loi. «On ne peut pas se mettre dans le milieu du fleuve et arrêter le courant», a lancé Jonathan Hamel. M. Hamel, qui a demandé cette semaine le départ des ministres Daoust et Anglade, a été chaudement applaudi par la foule.

Un autre militant, l’ancien radio-canadien Pierre Bouillon, a fait une sortie musclée contre la pièce législativ­e. «Nous sommes le parti de l’économie. Je ne reconnais pas ces valeurs dans le projet de loi 100», a-t-il déclaré en accusant M. Daoust de protéger une «industrie archaïque». Casper Bloom, membre du comité exécutif du parti, ne s’est pas gêné pour dire qu’il «étouffe la compétitio­n» et «bloque l’innovation».

D’autres militants, minoritair­es, se sont toutefois rangés derrière le ministre des Transports Jacques Daoust. «Comment pouvons-nous permettre à Uber de violer nos propres lois? Nous sommes aussi le parti des libertés collective­s», a dit un homme, furieux que les jeunes du PLQ «se fassent avoir» par la multinatio­nale Uber.

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