Le Journal de Quebec

L’incroyable destin de Bruce Myers

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Il y a de ces parcours hors du commun, et celui de Bruce Myers en est un exemple des plus frappants. Après des années comme journalist­e au parlement d’ottawa puis à l’assemblée nationale à Québec, il est devenu ces derniers jours le plus jeune évêque au Canada.

Mgr Myers est aussi devenu, à 43 ans, l’un des plus jeunes évêques au monde. Sa nomination a eu lieu le 5 mai, au sein de l’ordre des évêques de l’église anglicane du Canada.

Cette nouvelle étape s’est concrétisé­e au coeur de la magnifique cathédrale Holy Trinity, sise au sein du Vieux-québec, qui fut la première à être construite à l’extérieur des îles britanniqu­es par l’église anglicane.

Parmi les invités se trouvaient quelques anciens collègues journalist­es qui ont côtoyé Bruce Myers comme journalist­e au parlement de Québec. Des gens qui sont devenus des amis. «Un excellent journalist­e qui était voué à une longue carrière», a dit à son sujet Chris Bury, directeur des programmes à CJAD, en entrevue avec The Gazette.

Dès son plus jeune âge, Bruce Myers a rêvé d’être journalist­e. Curieux de nature, il a toujours aimé poser des questions. À 8 ans, il avait d’ailleurs créé un journal, distribué dans le rang où il a grandi, en Ontario. Avec une équipe, il menait des entrevues avec ses voisins. Au secondaire, il a fondé un journal étudiant, puis s’est déniché un emploi d’été dans un hebdomadai­re. Adolescent, il a dès lors senti deux appels: l’un vers le journalism­e, l’autre vers la religion. «Les portes menant vers une carrière de journalist­e se sont ouvertes plus facilement. Mais l’autre appel ne m’a jamais quitté...»

RÉFÉRENDUM DE 1995

Sa carrière s’est néanmoins poursuivie en radio. Il a été recruté par CJAD pour un poste sur la colline du Parlement à Ottawa. Bruce Myers n’oubliera pas de sitôt sa toute première affectatio­n, dans les autobus des camps du oui et du non, en vue du référendum de 1995. «Ce fut la plus importante histoire politique de cette décennie», relate-t-il.

Puis, après l’élection de 1997, le journalist­e a demandé un transfert pour Québec, ville avec laquelle il était «tombé en amour» lors d’un voyage avec son école primaire. C’est là que les astres se sont alignés pour sa vocation religieuse, comme par miracle, oserai-je dire.

Ce furent ses plus belles années de journalism­e. «Je crois que la politique québécoise est toujours la plus intéressan­te au Canada», dit-il, évoquant la question nationale et les personnali­tés de la sphère politique.

Drôle de coup du destin, pendant la retraite de quatre jours qui a précédé sa nomination comme évêque, les nouvelles politiques retentissa­ntes se sont succédé: la voie vers l’investitur­e républicai­ne s’est dégagée pour Donald Trump et Pierre Karl Péladeau a démissionn­é comme chef du PQ. «Quatre jours et c’était la fin du monde», lance-t-il à la blague.

C’est aussi pendant ces années à Québec qu’il s’est rapproché de l’église anglicane, où l’appel de la religion a repris le dessus. Il est parti à Montréal en 2000 pour entreprend­re ses études théologiqu­es... tout en travaillan­t comme chef d’antenne et journalist­e, toujours à CJAD.

REJOINDRE LES GENS

Après avoir été nommé diacre, puis ordonné prêtre, il est devenu assistant curé à Québec, puis curé aux Îles-de-la-madeleine. Il assiste maintenant l’évêque de Québec, qui annoncera sa retraite prochainem­ent. Ce sera ensuite à son tour d’occuper ce poste, dit celui qui souhaite être rassembleu­r. Il entend trouver des moyens pour mieux rejoindre les gens et participer aux débats touchant plusieurs enjeux de notre monde. À l’église anglicane du Canada aussi, le nombre de fidèles est en diminution.

Il est intéressan­t de savoir que l’église anglicane permet le mariage des prêtres, de même que l’ordination des femmes. Il y aura en outre une discussion suivie d’un vote, l’automne prochain, visant à déterminer si le mariage entre personnes de même sexe pourrait recevoir la bénédictio­n de l’église anglicane.

Fait inusité, Mgr Myers loge au Diocèse de l’église catholique de Québec, à l’invitation du cardinal Gérald Lacroix.

Puis, comme la maison de l’évêque a été conçue pour accueillir une famille et qu’il est célibatair­e, il est même possible que cette invitation devienne permanente. Ça aussi, ce serait une première dans l’histoire!

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Bruce Myers, nouvel évêque au sein de l’église anglicane du Canada, souhaite être rassembleu­r.

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