Le Hezbollah accuse des islamistes syriens de la mort de son chef
BEYROUTH | (AFP) Le Hezbollah chiite libanais a accusé hier des islamistes extrémistes d’être derrière la mort en Syrie de son commandant militaire en chef, Mustafa Badreddine, une rare mise en cause de ces groupes dans l’assassinat d’un cadre aussi important du parti.
Aucun groupe rebelle ou djihadiste, que le Hezbollah combat aux côtés du régime dans la guerre en Syrie, n’a cependant revendiqué l’attaque depuis l’annonce vendredi par le mouvement chiite libanais de la mort de Badreddine, son plus important responsable tué depuis l’assassinat en février 2008 à Damas de son prédécesseur Imad Moughniyé.
«Notre enquête a prouvé que l’explosion [...] qui a tué le frère commandant Mustafa Badreddine est due à un bombardement d’artillerie mené par les groupes takfiris présents dans la zone», indique un communiqué du parti armé.
Le régime de Bachar al-assad et le Hezbollah désignent par «takfiris» (littéralement, ceux qui accusent d’autres musulmans d’apostasie) les groupes djihadistes ou islamistes radicaux sunnites impliqués dans la guerre en Syrie.
Le Hezbollah n’a cependant nommé aucun groupe en particulier alors que de nombreuses formations armées sunnites extrémistes sont présentes dans le pays en guerre.
Le communiqué du Hezbollah «complique encore plus les choses», souligne un spécialiste de la formation chiite: «On est toujours dans l’hypothétique puisqu’une implication israélienne a été écartée, les Israéliens ne souhaitant pas avoir de problèmes avec les Russes».
travail interne
«S’il s’avère qu’aucun tir d’artillerie n’a été effectué dans le secteur, on peut penser à la thèse d’un travail interne, d’une erreur ou même d’une défaillance dans un service de sécurité ou d’une infiltration», a ajouté l’analyste.