Un innocent brûlé vif
«Personne ne peut se livrer à des lynchages, même si la personne a commis des délits, car on commet parfois des injustices», souligne la représentante du ministère public.
Ce fut le cas de Roberto Bernal, un cuisinier de 43 ans battu et brûlé vif, toujours à Las Ruices, par une foule qui l’a confondu avec un voleur, a dénoncé sa famille.
Sur son téléphone, un habitant de ce quartier fait défiler les photos des hommes nus et ensanglantés, pieds et poings liés en attendant la police à même le sol. Des images qui se multiplient sur les réseaux sociaux.
Selon la psychologue sociale Magally Huggins, les lynchages révèlent un sentiment des citoyens qui «n’ont pas l’impression d’avoir accès à la justice».
Le criminologue Andrés Antillano estime, lui, qu’il est «dangereux» que cette forme de violence, exercée par des particuliers, «devienne acceptable», car «on ne fait plus la différence entre celui qui tue pour voler et celui qui tue pour l’en empêcher».
4696 MEURTRES
Au Venezuela, où, selon les autorités, 4696 meurtres ont été enregistrés au premier trimestre 2016 et 17 778 en 2015, soit 58,1 homicides pour 100 000 habitants, seul un tiers de la population est opposée aux lynchages, d’après les chiffres de l’observatoire vénézuélien de la violence.