GRANDE SAGA pendant l’occupation
En amour avec la France, sa culture, son peuple et son histoire, la romancière américaine Kristin Hannah, auteure de plus de 20 romans féminins, a abordé pour la première fois le roman historique en écrivant Le chant du rossignol. Cette grande saga se dér
L’histoire débute en même temps que la Deuxième Guerre mondiale, dans le village de Carriveau, dans la Loire. Vianne Mauriac fait ses adieux à son mari qui part au front et se retrouve seule avec sa fille. Elle n’arrive pas à imaginer que les Allemands vont envahir la France... et elle tombe des nues lorsqu’un officier allemand réquisitionne sa maison ancestrale.
Sa soeur Isabelle, 18 ans, un esprit rebelle qui ne tolère absolument pas la présence de l’ennemi, met tout le monde en danger. Elle rejoint les rangs de la Résistance et fait passer des aviateurs anglais en Espagne, sous le nom de code «Le Rossignol».
Kristin Hannah travaillait sur un de ses romans précédents, The Winter garden, qui se déroulait en Russie pendant la Deuxième Guerre mondiale, lorsqu’elle est tombée sur l’histoire de la comtesse belge Andrée de Jongh. Cette femme de 19 ans avait créé une des premières filières d’évasion pour les aviateurs anglais qui se trouvaient en France pendant l’occupation nazie. «J’ai été renversée par cette histoire», commente-t-elle en entrevue.
«Je ne pouvais pas l’utiliser dans ce roman, mais ça m’est resté en tête et j’étais étonnée de ne pas connaître cette histoire. Nous pensons tout connaître sur la Seconde Guerre mondiale... Je me suis mise à lire davantage sur la Résistance française et sur le rôle des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale. Et ça m’a menée à l’histoire de femmes qui ont caché des enfants et des familles juives, et qui les ont aidés à quitter la France.»
Bravoure et résilience
Kristin Hannah est restée marquée par la bravoure, la résilience et le courage héroïque de ces femmes, dont un grand nombre ont payé de leur vie pour sauver les autres. «Ces histoires ont fait naître une petite étincelle à l’intérieur de moi: il fallait qu’elles soient racontées. Et cela correspond à un de mes constats: l’histoire des femmes est souvent méconnue. Malheureusement.»
Elle rappelle qu’on connaît l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, les grandes batailles, et plusieurs faits sur la guerre elle-même. «Mais voilà, je tombais sur un vaste paysage d’histoire humaine que nous ne connaissons pas suffisamment. Je trouvais que c’était une superbe histoire et j’espérais que quelqu’un, un jour, l’écrive... parce qu’elle représentait un lot terrifiant de travail.» En bout de compte, cette histoire lui parlait tellement qu’elle a fini par l’écrire.
« scènes difficiles à écrire »
«Plusieurs scènes ont été incroyablement difficiles à écrire, émotivement, et les pires étaient celles qui impliquaient des mères juives et leurs enfants. Je me considère d’abord et avant tout comme une mère — avant d’être romancière — et j’ai écrit ce roman parce que je me demandais comment moi, comme mère, en plein milieu de la guerre, je risquerais ma vie et celle de mon fils pour sauver un étranger. Il a fallu que je plonge au coeur de mes valeurs pour y répondre.»
Kristin Hahhah a relevé le défi de dépeindre de manière très juste la culture française. «C’est beaucoup plus difficile à rendre que des faits et des chiffres. Mon mari et moi, nous sommes allés en France pendant un mois, et je suis tombée en amour. J’y suis retournée parce que je veux en découvrir tous les coins!»