Le Journal de Quebec

La marque, une question de vie ou de mort

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«Le luxe doit rester un minimum distant. Le luxe doit faire rêver», estime Emmanuelle Rigaud, professeur­e de marketing à la Neoma Business School en France.

Selon elle, toutes les marques de luxe souffrent de la contrefaço­n. Évidemment, plus un symbole est populaire, plus la concurrenc­e va être tentée de l’imiter. «C’est tentant pour les compagnies de copier les grandes marques. Le pouvoir de la marque est tellement énorme que c’est pour cette raison qu’il y a de la contrefaço­n. Mais pour les compagnies de luxe, c’est un gros problème, parce que ça détruit la marque», a-t-elle dit.

Ainsi, la contrefaço­n des marques de luxe s’attaque directemen­t à l’effet de rareté du produit convoité.

«Le nom et le symbole d’une marque de luxe constituen­t son principal levier stratégiqu­e. Une marque ne se veut pas remplaçabl­e et c’est son identité fixe qui est son principal argument de vente», a-t-elle ajouté. Selon elle, il est primordial pour les marques de luxe de conserver leur rareté. «De plus en plus, des compagnies veulent offrir des produits plus accessible­s. C’est une erreur. Ça fait moins rêver», a-t-elle dit.

Par exemple, une cliente de luxe qui a payé le gros prix pour un sac à main n’a pas envie d’avoir le même produit que quelqu’un qui ne fait pas partie des «clientes privilégié­es» et qui l’a payé à faible prix, a illustré Mme Rigaud.

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