Letang, un intouchable
Jonathan Bernier Jim Rutherford n’échangerait Kristopher Letang pour rien au monde
PITTSBURGH | En voyant Kristopher Letang étendu sur la glace après la charge de Ryan Callahan, plusieurs ont retenu leur souffle.
Alors que les soigneurs des Penguins accouraient à son chevet, tous se sont demandé si le défenseur québécois n’avait pas été victime d’une autre commotion cérébrale.
Par chance, son retour au jeu avant la fin de la première période a prouvé que ce n’était pas le cas.
Advenant le contraire, on aurait été en droit de se demander si sa carrière n’était pas compromise. C’eût été la quatrième commotion cérébrale de Letang en cinq saisons.
Ajoutez à cela l’accident vasculaire cérébral qui lui a fait rater 26 des 29 derniers matchs de la saison 2013-2014 et vous obtenez un cocktail plutôt néfaste pour la santé.
DIFFICILE SANS LE DÉFENSEUR
Bien sûr, la santé passe bien avant les qualités de hockeyeur, mais pas plus tard que jeudi, Jim Rutherford a raconté combien l’athlète de 29 ans était important pour son équipe.
«Je ne l’échangerais pour aucun autre défenseur. C’est un des grands défenseurs de ce circuit et c’est un véritable professionnel», a indiqué le directeur général des Penguins.
«C’est quelqu’un de très spécial. Il adore le hockey et il fait ce qu’il faut pour obtenir du succès. Il a été victime de quelques bles- sures très graves au cours de sa carrière. Chaque fois, il était déterminé à poursuivre et à revenir au jeu», a-t-il ajouté.
Au cours des cinq dernières campagnes, Letang a raté un total de 113 rencontres pour cause de blessures. Et lorsqu’il n’est pas à son poste, les Penguins s’en ressentent grandement.
En l’absence de Letang au cours des deux dernières saisons (incluant les séries éliminatoires), les représentants de la ville de l’acier ont maintenu un dossier de 9 gains contre 17 revers et 4 défaites en bris d’égalité.
UNE ÉNERGIE À CANALISER
Pas surprenant que les autres formations cherchent constamment à le mettre en échec. Après tout, Letang n’est pas efficace qu’en attaque. Il sait également tenir son bout en zone défensive. Et malgré ses 6 pi et ses 200 lb, il est loin de craindre le jeu physique.
D’ailleurs, il joue parfois lui-même à la limite de la légalité, ce qui met son équipe dans l’embarras à l’occasion. Comme ce fut le cas lors du dernier match de la série contre les Capitals.
«Ce qu’on aime de Kris, c’est sa passion pour le jeu et son esprit de compétition. C’est ce qui le rend si bon sur la patinoire», a dit Mike Sullivan, plus tôt cette semaine.
«Il doit canaliser cette énergie de la bonne façon, de manière à ce que ce soit constructif. On tente constamment de le lui rappeler. C’est une conversation que nous avons pratiquement tous les jours», a ajouté l’entraîneur des Penguins.
Après l’épisode Callahan, qui n’a reçu aucune sentence supplémentaire pour sa mise en échec par-derrière, Sullivan a intérêt à se montrer convaincant.