non À un RÉFÉRENDUM Dans le PREMIER MANDAT
Lisée se lance dans la course à la chefferie du PQ
Candidat à la chefferie, Jean-françois Lisée croit que le PQ doit d’abord chasser les libéraux du pouvoir
Jean-françois Lisée plonge à son tour dans la course à la direction du Parti québécois (PQ) et prend l’engagement ferme de ne pas tenir de référendum dans le premier mandat d’un gouvernement péquiste.
«Pendant ces quatre ans-là, il n’y aura pas de référendum, sous aucune considération, il n’y aura pas de démarche gouvernementale vers l’indépendance, il n’y aura pas un dollar de fonds publics donné à l’indépendance du Québec», promet-il, dans une entrevue exclusive avec Le Journal.
Le député de Rosemont avait jeté l’éponge avant même le début officiel de la dernière course au leadership, convaincu que les militants voulaient vivre «leur moment Péladeau». Cette fois, il tente sa chance.
«J’ai décidé d’être candidat parce qu’il me semble que le mouvement indépendantiste est dans une impasse et que la nation québécoise est gouvernée par un parti qui nuit à son essor économique, linguistique, identitaire et régional.»
QUÉBÉCOIS RÉFRACTAIRES
L’ancien conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard croit que la défaite cuisante du PQ en 2014 a sonné le glas des discours évasifs sur le calendrier d’accession à la souveraineté.
Selon lui, on ne doit pas faire l’autruche: une majorité de Québécois sont actuellement réfractaires à la tenue d’un référendum.
«Le PQ a une tâche essentielle, celle de faire l’indépendance du Québec, mais le PQ a une tâche immédiate, celle de débarrasser le Québec du gouvernement Couillard en 2018. Ce serait génial qu’on puisse faire les deux en même temps, mais il faut être réaliste. Si on essaie de combiner les deux tâches en 2018, une grande partie de l’électorat va nous dire non.»
La dernière fois qu’un chef du PQ a promis de ne pas tenir de référendum, c’était en 1981. René Lévesque avait obtenu l’appui de 49,26 % des électeurs, le meilleur score jamais obtenu par la formation souverainiste.
SIX ANNÉES DE PRÉPARATION
Jean-françois Lisée estime que sa proposition ne met pas en veilleuse l’in- dépendance, au contraire, puisque le PQ aura six longues années devant lui pour préparer la souveraineté. Avec de sérieuses études à l’appui, des positions réfléchies sur l’armée ou la monnaie d’un Québec souverain, le PQ sera prêt à proposer en 2022 un mandat pour une démarche vers l’indépendance. Le député de Rosemont veut qu’on inscrive noir sur blanc l’objectif de 2022 dans le programme du PQ.
Aux purs et durs, qui sont pressés de voir la souveraineté de leur vivant, il rappelle que Jacques Parizeau disait qu’il fallait des années pour préparer un référendum. Selon M. Lisée, le PQ ne dispose pas du temps nécessaire d’ici les prochaines élections. «C’est impossible qu’on soit prêt en 2018.»