La fin tragique de motocyclistes modèles
Les motocyclistes tués dans Bellechasse samedi étaient considérés comme des modèles de sécurité
Les motocyclistes qui ont tragiquement perdu la vie dans Bellechasse, percutés de plein fouet par une camionnette samedi après-midi, étaient considérés comme des exemples de la sécurité à moto par leurs pairs.
Alain Boutin, 65 ans, et Sylvie Lachance Boutin, 58 ans, sont les victimes de la tragédie survenue sur la route 216 à Saint-nazaire-de-dorchester, a confirmé la Sûreté du Québec. Le duo était fort apprécié au sein de l’association de mototourisme de la capitale, dont la vice-présidence était d’ailleurs assumée par M. Boutin.
En 2009, 2012 et 2014, l’organisation lui a décerné le trophée «Sécurité» de l’année. Sa douce moitié, elle, a raflé celui de «Conjointe» de l’année, de 2012 à 2014.
UNE JOURNÉE IDÉALE
Sous des cieux ensoleillés, le convoi de cinq motocyclistes allait vivre l’une des premières journées de rêve de la saison, samedi. Selon les témoignages de personnes proches des victimes, rien ne laissait présager une telle tragédie. «Alain était le gars le plus sécuritaire que j’ai connu. C’est lui qui m’a montré la sécurité à moto et comment “rider” en gang», a indiqué Serge Baril, motocycliste.
Les victimes étaient en tête du convoi. À Radio-canada, Claude Paradis, également de l'association, a rappelé que cette position est confiée à un bon chauffeur. «Il était le leader. Les autres le suivaient», a-t-il indiqué.
« C’EST FINI »
Un motocycliste du même convoi, légèrement blessé, a livré un témoignage poignant à CHOI Radio X, hier matin. «Ils n’ont eu aucune chance», a-t-il soufflé en ondes. «En montant la côte, la camionnette a traversé la ligne double d’environ deux pieds. Mon chum, le leader, en avant, s’est fait rentrer dedans complètement, a-t-il ajouté. J’étais en arrière de celui qui a été frappé. Des pièces de moto revolaient partout. J’ai perdu le contrôle et j’ai laissé aller ma moto.»
L’individu, qui ne s’est pas nommé en ondes, a perdu sa femme lors d’un gros accident de moto en 2003. «Je revivais ce que j’ai vécu, a-t-il ajouté. Pour moi, la moto, c’est fini. J’en ai fait la promesse à mes enfants.»
Les proches des victimes ont demandé aux membres de l’association de ne pas s’adresser aux médias. «On s’est tous donné le mot de ne plus parler. Nous sommes déchirés, à terre, toute la gang», a laissé tomber Léon Demers, membre de l’association.