Une chance que les jeunes libéraux sont là
Avez-vous entendu ce qu’a dit le ministre des Finances, Carlos Leitão, à propos de la loi 100 qui vise à encadrer l’industrie du taxi?
«Notre projet de loi n’est pas idéal, mais que voulez-vous, nous avons au Québec un système de gestion de l’offre. Nous avons hérité de ce système. Dans un monde idéal, il n’existerait pas et ce serait beaucoup plus facile…»
En d’autres termes: notre système ne fonctionne pas, on SAIT qu’il ne fonctionne pas, on n’aurait jamais dû l’adopter… mais au lieu de le réinventer, on va le reconduire.
Bonjour l’innovation! Bonjour l’audace!
Notre système ne fonctionne pas, mais on le garde !
S’ACCROCHER AU PASSÉ
C’est exactement ce qu’on fait avec le modèle québécois.
«Il est tout croche, il ne répond plus aux réalités actuelles, il propose des solutions de 1960 à des problématiques de 2016, mais ça ne fait rien, on le garde!»
Le gouvernement fait comme s’il était obligé de reconduire le système de gestion de l’offre, comme s’il ne pouvait absolument pas s’en débarrasser. Comme s’il avait les deux mains attachées dans le dos. Or, c’est faux.
Plusieurs solutions de rechange sérieuses ont été proposées ces derniers jours. Mais le gouvernement ne les a pas prises en considération.
Son idée était faite depuis longtemps. «Au Québec, c’est comme ça que ça a toujours fonctionné et c’est comme ça qu’on va continuer de fonctionner… même si ça ne fonctionne pas!»
Au moment où vous lisez ces lignes, des jeunes cracks de l’informatique sont en train d’inventer des gadgets et des applications qui vont complètement révolutionner le monde dans lequel on vit.
L’avenir n’arrivera pas dans quelques années… Il est là! À nos portes!
Malheureusement, au lieu de l’embrasser et de revoir nos vieilles façons de faire, on lui tourne le dos et on s’accroche au passé.
LA RÉVOLUTION À NOS PORTES
Dans La nouvelle société du coût marginal zéro, l’économiste Jeremy Rifkin affirme que l’économie de partage telle que proposée par Uber et Airbnb va complètement révolutionner le capitalisme.
«Le capitalisme va devoir se transformer et s’adapter à ces nouveaux modes de production, a-t-il dit au magazine La Vie. Nous assistons aux débuts d’un nouveau système.
«Prenez notre relation à l’automobile. Avant, les jeunes voulaient posséder une voiture. Maintenant, ils veulent avoir accès à une voiture. Ce n’est pas du tout la même chose.
«Même Uber, qui impose un système vertical pour contrôler le covoiturage, va être dépassé par de nouvelles plateformes plus coopératives comme Blablacar, par exemple…»
Bref, avec internet, l’autoédition (qui court-circuite l’industrie du divertissement), l’impression 3D et l’économie de partage, la révolution se développe à la vitesse grand V.
Tout va être bousculé, la notion même de frontières va exploser…
Pendant ce temps-là, au Québec, un gouvernement qui dit faire de l’économie son cheval de bataille ferme la porte à l’innovation et tente d’encadrer la nouvelle économie avec des modèles obsolètes, dépassés et inadéquats.
UN CONFLIT DE GÉNÉRATIONS
Heureusement, les jeunes ont les yeux grands ouverts.
La Commission Jeunesse du PLQ a lancé un joyeux coup de semonce en direction des apparatchiks grisonnants du parti.
Reste maintenant à remercier Jacques Daoust pour les services qu’il a rendus et lui trouver un remplaçant…