Le Journal de Quebec

Le prêtre le plus cool du Québec

Il va dire la messe sur sa planche hoverboard et écoute Éminem

- Kariane Bourassa Collaborat­ion spéciale

TROIS-RIVIÈRES | Un prêtre qui porte une veste en cuir, des pantalons troués et qui aime prendre une bière avec ses amis la fin de semaine pourrait bien être le prêtre le plus cool du Québec.

Paul Barnabé Akpa, 37 ans, se rend dire la messe sur sa planche Hover Board (voir photo). Lorsque les paroissien­s passent devant le presbytère, il n’est pas rare qu’ils entendent du rap, un style musical qu’il adore. Lors de la fête des Mères, il portait une chemise saumon et des jeans troués.

On ne peut pas dire qu’il incarne l’image parfois vieux jeu et austère de l’église catholique.

«Être prêtre, ce n’est pas seulement l’apparence, c’est ce qu’on dégage. On peut être chrétien et être très cool, on peut être chrétien et être sympa», explique celui qui officie à l’église Sainte-bernadette de Trois-rivières.

Originaire de Côte d’ivoire, en Afrique de l’ouest, le père Barnabé Akpa est arrivé au Québec il y a quatre ans. Pour lui, un homme de foi n’est pas un aîné en soutane blanche qui récite des monologues.

«On dit que l’habit ne fait pas le moine, eh bien il ne fait pas le curé non plus!» lance-t-il.

Les fidèles sont bien amusés lorsqu’il arrive à l’église monté sur son eboard. «J’avoue que je dois être le seul prêtre avec ça», admet-il.

TUPAC ET EMINEM

Depuis qu’il est prêtre à Trois-rivières, plusieurs jeunes ont renoué avec la pratique de la religion. Il discute de tout et de rien avec les jeunes. Sa connaissan­ce du rap, un style musical prisé par les jeunes, est une bonne façon d’amorcer la discussion.

«Je suis plus du genre rap français, par exemple, j’écoute Booba et dans le rap américain, j’aime Tupac et Eminem», affirme-t-il.

Lorsqu’il n’est pas à l’église, le père Barnabé Akpa aime faire du karting et voir ses amis. «On prend une petite bière et on discute», dit-il. «Même si on est prêtre, on ne doit pas être désincarné. On doit être ouvert à tout et fréquenter les jeunes. Vivre ce qu’ils vivent avec eux», assuret-il.

Il est aussi l’un des rares prêtres à administre­r une page Facebook pour échanger avec les citoyens.

CHASTETÉ

La religion prend une place importante dans la vie de Paul Barnabé Akpa, mais il assure que ce n’est pas toute sa vie. À une certaine époque, il se rappelle avoir été comme tous les jeunes. Il trouvait la religion pesante.

Il a toutefois trouvé l’équilibre entre sa foi et un style de vie moderne et qui correspond mieux à l’époque dans laquelle il vit.

La règle la plus difficile à suivre est celle de l’abstinence sexuelle.

Après huit années d’étude de la prêtrise, il a fait le voeu de chasteté il y a 10 ans, alors à peine âgé de 27 ans. «Pas facile! dit-il en riant. C’est un gros défi et ce n’est vraiment pas évident.»

La clé du succès, c’est de se tenir loin des tentations. «Si quelque chose peut susciter des pulsions, je me mets tout de suite de la censure», explique-t-il.

« Même si on est prêtre, on ne doit pas être désincarné. on doit être ouvert à tout et fréquenter les jeunes. vivre ce qu’ils vivent avec eux » – Paul Barnabé Akpa

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Le père Paul Barnabé Akpa amuse les fidèles en arrivant à l’église sur son Hover Board.

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