Le Journal de Quebec

Un resto qui évite les pires aliments pour les allergique­s

L’établissem­ent réussit à cuisiner sans les huit allergènes les plus courants

- MARIE-ÈVE DUMONT

Le restaurant Zero8 à Montréal est le premier établissem­ent en Amérique du Nord qui réussit à cuisiner sans les huit allergènes les plus courants.

«Au-delà du gluten et au-delà du lait, il n’y a pas d’offres de resto pour les personnes qui ont plusieurs allergies», insiste Dominique Dion, copropriét­aire du restaurant Zero8.

L’établissem­ent, qui vient tout juste de rouvrir ses portes à Montréal, cuisine sans gluten, produits laitiers, oeufs, sésame, soya, noix, arachides, poisson et fruits de mer. Le chef vient aussi de retirer la moutarde et les légumineus­es de son menu.

«On garantit que ce qu’on prépare est sans allergène, ces produits-là n’entrent tout simplement pas dans notre cuisine», dit M. Dion.

Entreprene­ur en série, M. Dion a fondé de nombreuses entreprise­s, surtout dans l’électroniq­ue.

Mais il avait toujours en tête de permettre aux personnes polyallerg­iques de manger sans crainte à l’extérieur de chez elles.

«À la fin de mes études, j’ai commencé à être malade. J’ai reçu un diagnostic de maladie coeliaque et d’intoléranc­e au lactose grave. Je n’avais plus aucun plaisir à aller au resto», se souvient M. Dion.

En 2009, il décide donc d’ouvrir Zero8 sur la rue Saint-denis.

BON POUR TOUS

Quatre ans plus tard, l’établissem­ent a quitté l’artère commercial­e parce que les loyers étaient trop élevés. Il s’est installé quelques rues plus loin, dans le quartier Rosemont.

«Quand on a décidé de fermer le resto sur Saint-denis, nos clients nous ont suppliés de ne pas le faire, mais on ne pouvait plus payer 8500$ par mois de loyer», déplore le restaurate­ur.

Les propriétai­res ont donc décidé de lancer une campagne de sociofinan­cement pour tester l’intérêt des gens, ils ont amassé plusieurs dizaines de milliers de dollars. «On a su que ce qu’on faisait avait une valeur pour les gens», insiste M. Dion.

Qui dit sans allergène ne dit pas sans goût ni sans personnali­té.

«Il faut que la personne qui accompagne le client allergique y trouve aussi son compte. C’est complexe de cuisiner sans plein d’ingrédient­s qui sont courants dans notre vie, mais on a acquis une expertise avec nos recettes», dit M.dion.

TRANQUILLI­TÉ D’ESPRIT

Caroline Choquette, allergique au gluten et au lait, fait partie de ses clientes qui sont heureuses de pouvoir enfin manger «comme les autres» au resto.

«On sort rarement parce que c’est trop risqué d’avoir de la contaminat­ion croisée. Mais au Zero8, j’ai l’esprit tranquille et je peux profiter de leur côte de boeuf, qui est digne des grands restos», explique la Lavalloise.

Les plats principaux se détaillent entre 16,95 $ et 32 $ pour la fameuse côte de boeuf.

«Nos marges sont faibles. C’est un défi d’arriver à offrir un produit de qualité avec autant de contrainte­s, mais on vend de la sécurité aux personnes allergique­s, ce qu’ils ne parviennen­t pas à avoir ailleurs», souligne M. Dion, qui espère pouvoir étendre le concept ailleurs au Québec et même aux États-unis.

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Dominique Dion, copropriét­aire du restaurant Zero8 à Montréal, souhaite que les gens allergique­s puissent enfin manger au resto sans crainte.

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