Le Journal de Quebec

Les restaurant­s ont encore du travail à faire

- MARIE-ÈVE DUMONT

Les chaînes de restaurant­s comme Pacini ou Ottavio font des efforts pour accommoder la clientèle allergique, mais les clients allergique­s restent craintifs.

Pacini propose un plat de pâtes et un dessert sans oeuf, lait, noix et arachides, qui sont préparés à l’extérieur des cuisines par l’entreprise Ange-gardien, à Québec. Cette entreprise fournit aussi un muffin choco-framboises sans lactose, noix et arachides à Saint-hubert.

Les restos Cosmos, à Québec, et Ottavio, à Montréal, n’ont pas de menu spécifique, mais prennent les mesures nécessaire­s en cuisine pour assurer la sécurité des clients allergique­s. Boston Pizza se propose aussi de retirer les allergènes des plats.

D’autres restos comme Mikes ou la Cage aux sports ont un guide des allergènes des plats, mais les risques de contaminat­ion croisée demeurent importants.

CRAINTES DES PARENTS

«Se lancer en alimentati­on, c’est un défi, mais cuisiner sans allergène, c’est trois fois plus exigeant. Les chaînes sont difficiles à convaincre, car ça complexifi­e le travail», soutient Judith Robert, de l’entreprise Hypo Délices, qui détient les marques Ange-gardien et Délices complices, qui font des desserts sans allergènes et des repas surgelés sans gluten.

Les parents d’enfants allergique­s sont nombreux à ne pas aller au restaurant, de peur que leur plat soit contaminé par l’ingrédient maudit. «On voit qu’il y a une offre plus grande de restaurant­s, mais ce ne sera jamais aussi rassurant que lorsqu’on le cuisine nous-mêmes», souligne Marie-josée Bettez, auteure de Déjouer les allergies.

Lidia Croteau, de Laval, allergique aux noix et au soya, ne s’est jamais privée d’aller au resto, mais constate que bien des endroits ne sont pas conscients de toutes les précaution­s à prendre. «J’ai déjà reçu un plat avec de l’huile de noix tout autour de l’assiette», déplore-t-elle.

ÉDUQUER LES RESTOS

Josée-ann Bourque, de Montréal, tient un service traiteur sans allergènes et elle est consultant­e pour les restos. Elle souhaite que les personnes allergique­s puissent manger sans crainte hors de chez elles. «Les clients ont peur et les restaurate­urs aussi, ils ne veulent pas causer une crise à leurs clients», indique-t-elle.

«La difficulté, c’est de former les employés, car il faut revoir toute la manipulati­on. On a beau ne pas mettre de crevettes dans le plat, si la pince avec laquelle tu sers une personne allergique aux fruits de mer s’est retrouvée dans les crevettes, ça ne marche pas», dit-elle.

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