Sauvée par un organisme, elle en devient la directrice
Elle a surmonté une dépression majeure
Sauvée in extremis du suicide, Sophia Thériault a pris, il y a un an, la tête de l’organisme qui l’a sortie d’une dépression majeure. Cette participante devenue directrice sait bien que son mal de vivre peut refaire surface à tout moment.
«Je ne méritais pas de vivre, j’avais échoué dans tout, dans mon travail et dans ma capacité à être mère, je voulais mourir», raconte Sophia Thériault, évoquant sa dépression.
Nommée directrice d’accès-cible SMT en juin 2015, après avoir elle-même participé au programme, elle aide aujourd’hui des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale à réintégrer le marché de l’emploi.
Lorsqu’on la voit souriante et en grande forme, difficile de croire que cette gestionnaire s’était écroulée un jour. «Un matin de mars 2005, mon conjoint m’a appelé pour savoir si j’étais encore à la maison, j’avais les médicaments dans la bouche.»
Incapable de faire face à la pression des «équilibres budgétaires» et des «réductions de personnel», elle se considérait comme une incompétente.
SE RELEVER
Après trois mois «à toucher le fond», et durant lesquels il lui était impossible de se nourrir, de se laver ou même de parler, Sophia Thériault a tenté un retour à la vie sociale.
Après une longue période sans activité professionnelle, ce n’est que quatre ans plus tard, en 2009, qu’on lui a parlé d’accès-cible SMT. «Ça m’a appris que le travail ne doit plus être un risque pour ma santé, je dois imposer mes limites pour maintenir mon équilibre», ajoute Mme Thériault, qui se considère toujours en guérison. Mais la proposition d’emploi à la direction d’accès-cible SMT l’an dernier, 10 ans après sa dépression, est un peu venue confirmer son rétablissement.