Des élus gagnent 3500 $ pour chaque réunion
La rémunération de conseillers de Brossard dérange
Trois conseillers municipaux de Brossard ont touché 7031 $ pour assister à deux réunions dont il n’existe aucune autre trace qu’une simple feuille de papier.
En 2015, le comité des priorités de Brossard, auquel siègent les conseillers Pierre Jetté, Francine Raymond et Alexandre Plante (le beau-fils du maire Paul Leduc), ne s’est réuni que deux fois, en février et en octobre.
Ce comité stratégique, qui sert, selon la Ville, à établir les priorités et assurer le suivi de dossiers, rapporte pourtant 7031 $ en rémunération additionnelle aux trois conseillers, dont le salaire varie de 52 000 $ à 99 000 $ en incluant les avantages.
Impossible de savoir combien de temps ont duré ces réunions ni leur contenu exact.
La Ville de Brossard n’a fourni que les ordres du jour au Journal et affirme qu’il n’existe aucun procès-verbal de ces réunions.
À ce jour, le comité ne s’est réuni qu’une fois en 2016.
« ÉTHIQUEMENT DOUTEUX »
«À deux réunions par année, ça fait cher la réunion», lance Jérôme Couture, chercheur à l’institut national de recherche scientifique et spécialisé en politique municipale.
«C’est éthiquement douteux. Un comité qui se réunit trois fois en deux ans, ça n’a pas sa raison d’être. Il devrait y avoir des procès-verbaux de toutes les réunions», affirme ce dernier.
La professeure en études urbaines à L’UQAM Danielle Pilette se demande, elle, si ce comité ne devrait pas être carrément aboli.
«S’il n’y a qu’une réunion ou deux par année, c’est que ce comité n’est pas nécessaire et qu’il devrait faire partie des tâches normales des conseillers.»
SILENCE À BROSSARD
Les conseillers municipaux n’ont pas voulu nous accorder d’entrevue. Par courriel, la porte-parole Isabelle Lamy a indiqué que rien n’obligeait la Ville à faire des procès-verbaux des rencontres.
«Ces réunions privées sont informelles et il appartient aux membres du comité de déterminer s’ils veulent ou non avoir un procès-verbal puisqu’aucune décision officielle ne peut être prise lors de ces rencontres», a-t-elle écrit.
Elle a également justifié le faible nombre de rencontres du comité en indiquant «qu’il arrive que les membres se rencontrent sans pour autant avoir établi un ordre du jour officiel».
Toutefois, Mme Lamy n’a pas été capable de nous dire exactement combien de rencontres ont eu lieu.
Après une première demande refusée par la Ville de Brossard, Le Journal s’était tourné vers la Loi sur l’accès à l’information pour demander le nombre total de séances tenues par le comité en 2015 et 2016. Trois ordres du jour nous ont été transmis.