La timide « guerre » des épiceries
La guerre, la guerre, la guerre. On raconte que depuis quelques semaines, les épiciers sont en guerre. Après IGA et Walmart, voilà que Loblaws-provigo-maxi promet à son tour de baisser ses prix.
Il faut dire que le dernier trimestre n’a pas été de tout repos pour Loblaws. Dans ses supermarchés, les clients résisteraient fortement à la poussée inflationniste des prix des produits alimentaires.
En clair, les consommateurs n’ont jamais autant été à la recherche d’aubaines et de produits moins chers.
Le grand patron de Loblaws, Galen Weston, a indiqué lors d’une rencontre avec des analystes financiers que plusieurs régions du pays ont vu les prix des produits alimentaires baisser au cours des dernières semaines.
Le grand patron de Loblaws s’est même dit «désappointé» par les ventes, disant noter une «résistance» des clients pour des hausses de prix.
PAS DE BAISSE
Mais est-ce que la facture moyenne d’épicerie des Québécois est en baisse pour autant? «Pas vraiment», répond le professeur spécialisé en distribution alimentaire de l’université de Guelph Sylvain Charlebois.
«On essaie de nous faire croire à une guerre. Mais, dans la réalité, il n’y a pas de guerre des prix. On assiste plutôt à un repositionnement des stratégies de prix des grands distributeurs comme IGA (Sobeys), Metro et Loblaws», dit-il.
Les grandes chaînes de supermarchés baissent notamment les prix de certains articles pour, en revanche, en augmenter d’autres.
L’EXEMPLE D’IGA
Par exemple, IGA a annoncé en grande pompe, il y a quelques semaines, qu’elle baissait le prix sur 8500 produits dans ses magasins.
Or, IGA ne l’a pas dit, mais elle a aussi monté le prix de 2000 autres articles tout en abolissant et en modifiant certaines promotions.
IGA dit avoir ainsi révisé les prix de plus de 10 500 produits sur les 15 000 disponibles dans ses supermarchés.
Ce qui fait dire au professeur Charlebois que le prix moyen du panier d’épicerie des Québécois ne baissera pas cette année. Désolé.
Pour 2016, la hausse anticipée sera entre 2,5 % et 4 %. Ce qui se traduira par une augmentation moyenne du panier d’épicerie d’environ 350 $.
Une famille québécoise déboursera 1350 $ de plus (en incluant la prévision de 2016) pour se nourrir qu’il y a quatre ans, à la maison ou à l’extérieur.