Le Journal de Quebec

Les ventes en ligne font mal aux géants du prêt-à-porter

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NEW YORK | (AFP) Les grands noms du prêt-à-porter américain comme Macy’s et Gap sont touchés de plein fouet par le développem­ent des vendeurs en ligne qui grève leurs ventes et hypothèque leur avenir.

Ces dernières semaines, les entreprise­s du secteur ont annoncé des résultats tous plus mauvais les uns que les autres, qui ont fait lourdement chuter leurs titres en Bourse. Pourtant, l’économie américaine se porte relativeme­nt bien avec un faible taux de chômage et des ventes de détail au plus haut depuis treize mois.

«Nous nous grattons la tête» pour trouver les raisons de cette désaffecti­on, a reconnu la directrice financière de Macy’s, Karen Hoguet, lors d’une conférence avec des analystes après la publicatio­n des résultats du groupe.

UNE « TRANSFORMA­TION »

Sur les quatre premiers mois de l’année, les ventes de détail ont certes progressé de 8,1 % mais pour celles de vêtements la hausse n’est que de 1,9 %, selon des statistiqu­es publiées vendredi. «Nous assistons à une transforma­tion des ventes de détail, d’un modèle jusqu’ici centré sur l’automobile à un modèle centré sur le téléphone mobile», estime Andy Dunn, directeur général chez Bonobos, un magasin de vêtements en ligne masculin fondé il y a neuf ans. «Mais je ne pense pas que nous nous dirigeons vers un monde seulement dirigé par internet», ajoute-t-il.

«Les gens réalisent maintenant qu’ils ont davantage d’options», dit Chris Morran, rédacteur en chef adjoint de Consumeris­t.com. «Je ne vois pas l’une de ces nouvelles entreprise­s remplacer Gap, mais plutôt grignoter sa domination.»

Les vendeurs en ligne affinent aussi leur politique commercial­e. Les conditions pour retourner un article sont plus clairement énoncées et ils prennent même parfois en charge les frais de port pour des articles qui ne vont pas.

FERMETURES DE MAGASINS

Mais le prix des baux commerciau­x ne cesse de progresser aux États-unis, pesant sur les bénéfices des enseignes traditionn­elles qui n’ont d’autre choix que de fermer des magasins.

Chez Nordstrom, qui a annoncé jeudi des résultats très inférieurs aux attentes des analystes, le directeur financier Mike Koppel souligne que la fréquentat­ion dans les centres d’achat, autrefois symboles du consuméris­me américain, ne cesse de baisser et qu’il faudra ajuster le nombre de magasins en conséquenc­e.

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