Un gala de coups d’éclat
Les humoristes forment une famille tissée serrée. C’est du moins l’impression qu’ils ont donnée hier soir au Gala Les Olivier. Une cérémonie offerte sur fond de controverse, mais menée de main de maître par François Morency.
L’image de dizaines d’humoristes portant tous des masques marqués d’un gros X rouge, réunis sur scène pour récolter le prix de Mike Ward, est d’ores et déjà entrée dans les annales des cérémonies de remise de prix au Québec. Dénonçant la censure dont ont été victimes Ward et Guy Nantel, le groupe paraissait fort et solidaire.
Nombreux ont été les gagnants à parler de liberté d’expression dans leurs remerciements. Parmi les messages les plus percutants, signalons celui de Louis Morissette, lauréat du prix du spectacle le plus populaire avec Véronique Cloutier, qui s’est montré courageux en relevant la part de responsabilité du public dans cette recrudescence de la censure.
Pour sa part, Martin Matte a parlé d’enflure médiatique, notant qu’il n’avait jamais été censuré en 20 ans de métier, et ce, même s’il fait des blagues d’inceste, de pédophilie, de violence conjugale et d’holocauste. Le discours du comédien, humoriste et auteur a toutefois été relégué au second rang en raison d’un commentaire sur Éric Salvail que plusieurs ont qualifié de «sortie du placard forcée». L’histoire ne dit pas si le roi de V l’a trouvé drôle.
MORENCY AVEC APLOMB
Comme en 2014, François Morency a fait un travail exemplaire aux commandes du gala. Mais cette année, il mérite des points supplémentaires étant donné le contexte somme toute difficile.
À l’instar de Chris Rock aux Oscars, François Morency n’a pas attendu avant d’aborder la controverse du jour. Le maître de cérémonie a abordé le sujet de front dans l’excellente vidéo préenregistrée diffusée en ouverture, montrant les différentes étapes par lesquelles les textes du gala étaient passés avant d’arriver en ondes. Compte tenu des événements des derniers jours, on comprend que ça ne devait pas être une si grosse exagération.
Riche en faits saillants, la soirée a néanmoins comporté quelques moments plus faibles, à commencer par le salut posthume sans éclat à Jean Bissonnette. Du côté des numéros de présentation, la plupart ont atteint la cible, notamment celui de Florence Longpré (alias Gaby Gravel, la délicieuse cosméticienne de Like-moi). On repassera toutefois pour celui d’olivier Martineau (même Pierre Brassard ne semblait pas savoir où ça menait).