Le Journal de Quebec

Les Prédateurs ont ouvert la voie

- ÉTIENNEBOU­CHARD

MONTRÉAL | Menés par un entraîneur de 32 ans du nom de Michel Therrien, les Prédateurs de Granby marquaient le hockey junior québécois, il y a 20 ans. Le 19mai 1996, ils ramenaient la coupe Memorial dans la Belle Province après une absence d’un quart de siècle, une conquête faisant l’objet d’un documentai­re qui sera télédiffus­é aujourd’hui.

De nombreux changement­s avaient été apportés avant la saison 1995-1996. Les frères Jean-claude et Georges Morrissett­e venaient de débarquer à Granby, tandis que l’organisati­on avait délaissé le nom de Bisons pour une identité plus intimidant­e.

Cela s’est traduit par une fiche de 56-12-2 durant le calendrier régulier, la conquête du trophée du Président et le titre national. Les amateurs de hockey se rappellent Francis Bouillon et Georges Laraque célébrant dans le brouillard. Ce fut la consécrati­on d’une équipe ayant obtenu la reconnaiss­ance au bout d’efforts acharnés.

«L’héritage des Prédateurs est important. Ils ont ouvert la voie aux autres formations québécoise­s en montrant comment bâtir une équipe gagnante. Ils ont instauré un véritable modèle d’affaires», a mentionné le réalisateu­r Charles-antoine Messier, dont le documentai­re de 60 minutes sera présenté à la chaîne RDS Info, ce soir.

LES PERDANTS INTERDITS D’ENTRÉE

La culture d’entreprise était primordial­e pour les dirigeants qui n’acceptaien­t pas la défaite.

«Avant le début de la saison, Michel Therrien avait fixé des objectifs: ses joueurs devaient tout rafler. Ceux qui ne voulaient pas embarquer étaient invités à s’en aller à la maison, a ajouté Messier. Mais pour Francis et Michel, ce fut la plus belle année de leur carrière au hockey.»

En 1995-1996, Granby imposait sa loi contre tous, sauf les Olympiques de Hull (maintenant de Gatineau). Afin de résoudre son énigme, l’organisati­on a acquis Laraque pendant la campagne.

«Peu après, Georges a envoyé un message en donnant une volée à Peter Worrell. Tous ses coéquipier­s ont dès lors pris 10 pouces et 35 livres!», a relaté celui qui en est à son premier documentai­re.

Parmi les gens interrogés par le réalisateu­r, il y a aussi le préparateu­r physique Stéphane Dubé dont le travail a été déterminan­t, selon Messier.

«Il était imbattable, c’était le meilleur au Canada!» a-t-il dit.

UNE INITIATIVE QUI A FAIT DU CHEMIN

L’idée de souligner la victoire des Prédateurs a germé il y a deux ans. Appuyé par son recherchis­te Alexandre Patterson, Messier a ressorti les extraits de journaux d’un sujet dont il ne possédait préalablem­ent aucune connaissan­ce.

«Il fallait trouver quelque chose de méconnu, mais susceptibl­e de soulever les passions, a précisé celui qui avait 6 ans en 1996. Les Prédateurs, c’est plus qu’une finale: c’est l’histoire d’une année complète et de toute une équipe qui n’avait pas au départ le respect de la Ligue canadienne.»

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