Le Journal de Quebec

audrey lacroix

En paix avec moi-même

- -Propos recueillis par Alain Bergeron

Grâce à l’expérience, peut-être aussi parce que je sais que ma carrière achève, j’aborde les prochaines semaines d’ici les Jeux de Rio avec une belle sérénité.

J’ai commencé à ressentir cette impression lors des sélections olympiques à Toronto, le mois dernier. Je participai­s à mes cinquièmes essais olympiques et, dans les quatre fois précédente­s, ça n’avait jamais été la compétitio­n la plus agréable à vivre. Plus que dans toute autre rencontre, les résultats ont une plus grande incidence à cette occasion: soit tu restes à la maison tout l’été à t’entraîner seule, soit tu participes aux Jeux olympiques. J’ai toujours trouvé ça plus stressant.

La majorité des athlètes que je connais en conviennen­t aussi. Tenter de se qualifier pour les Jeux olympiques et avoir une seule occasion pour le faire, c’est une grosse pression à subir. Je me rappelle qu’en 2008, je m’étais sélectionn­ée au 100 m libre pour l’équipe de relais qui allait aux Jeux, mais je n’avais aucune pression à ce moment. Par contre, quand tu es une spécialist­e du papillon, c’est dans ces épreuves que tu mises tout.

Je dirais même que c’est plus angoissant qu’aux Jeux. Évidemment, je participe toujours aux Olympiques avec la volonté de tout donner. Mais comme je n’ai jamais participé à une finale individuel­le, ce qui élimine la possibilit­é de gagner une médaille, on se dit qu’il n’y pas une grande différence entre terminer septième ou onzième.

MOINS DRAMATIQUE EN 2016

Malgré tout, j’ai attribué une conséquenc­e moins dramatique à ces sélections de 2016, et ce, même en sachant que si j’échouais à me qualifier, c’était la fin pour moi. C’était la retraite. J’y suis allée en me disant «advienne que pourra».

J’avais tout fait pour être prête, alors je n’avais aucun regret. J’étais confiante dans ma décision d’être venue m’entraîner à Toronto et dans mon choix de concentrer mon entraîneme­nt uniquement sur le 200 m papillon. Je croyais avec confiance que ces décisions étaient les bonnes.

MIEUX QU’EN 2012

J’étais en paix avec moi-même, peu importe ce qui allait arriver, contrairem­ent à il y a quatre ans, quand j’étais sur une pente ascendante à me remettre de mes troubles anxieux.

En avril 2012, je savais que ça allait être plus difficile pour me qualifier et que je n’étais pas à 100 % de ma forme. C’était un sentiment complèteme­nt différent. C’était pour moi une plus grande étape à franchir pour me permettre de continuer ma carrière.

MIEUX APPRÉCIER

Maintenant, je me sens en contrôle. Nous partons bientôt pour une série de compétitio­ns en Europe du 4 au 27 juin. J’ai déjà hâte. J’ai le goût de compétitio­nner, juste nager pour essayer des trucs et pour me comparer avec d’autres nageuses rapides qui devraient être là, elles aussi, pour finaliser leur préparatio­n avant les Jeux.

Tout ça fait en sorte que je vais probableme­nt apprécier davantage les prochaines semaines me conduisant à mes derniers Jeux olympiques.

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