Une victoire HISTORIQUE
Les deux Mercedes s’accrochent et Verstappen en profite pour devenir le plus jeune vainqueur de l’histoire de la F1
MONTMELO, Espagne | Profitant de l’inévitable Bousculade impliquant les deux favoris de la course, MAX Verstappen A marqué l’histoire de la F1 en remportant le Grand Prix d’espagne, hier.
Le Néerlandais devient, à 18 ans, le plus jeune vainqueur de la disciplinereine du sport automobile, battant le record précédent détenu par Sebastian Vettel, qui avait réalisé l’exploit en 2008, à l’âge de 21 ans.
De ce Grand Prix d’espagne, tout sauf ennuyeux pour une rare fois sur le circuit de Catalunya, on retiendra, outre cette consécration hâtive, l’accrochage qui a marqué les premiers instants de la course. Alors qu’ils partageaient, sans surprise, le premier rang au départ, Lewis Hamilton a perdu le privilège de sa position de tête dès le virage initial au profit de Nico Rosberg.
Voulant reprendre la tête quelques mètres plus tard, le Britannique a tenté une manoeuvre audacieuse à l’intérieur, mais son coéquipier chez Mercedes s’est rabattu sur lui en pleine ligne droite.
Poussé sur le gazon, Hamilton a perdu toute adhérence et… la maîtrise de son bolide avant de venir heurter la voiture de l’allemand.
Les deux Flèches d’argent, amochées, se sont immobilisées dans le bac à sable pour ne plus jamais en ressortir.
HAMILTON : « JE N’AI PAS VOULU PROVOQUER L’ACCIDENT »
«Nico m’a doublé au premier virage parce que j'étais à l'intérieur et je n’avais pas beaucoup d’adhérence, a expliqué Hamilton. J’ai essayé de le dépasser un peu plus loin, mais il était sur un mauvais mode moteur.
«C’est une erreur qu'il a dû faire au départ. Il lui manquait 180 chevaux. Je l’ai rattrapé et quand il a dévié de sa trajectoire de course, j’ai essayé de passer où il y avait de la place.
«Quand vous voyez que vous êtes plus rapides, vous tentez votre chance et c’est ce que j’ai fait. J'ai essayé d'éviter le contact, mais je n'ai pas voulu le provoquer.»
Rosberg, lui, a avoué que son moteur ne lui avait pas fourni la puissance nécessaire pour riposter à la sortie du premier virage.
«C’est vrai que je n’étais pas dans le bon mode et que je manquais de puissance», a fait remarquer l'allemand. On va devoir comprendre pourquoi.
«Dès lors, je me doutais que Lewis allait attaquer et c'est pourquoi je me suis déporté vers la droite pour lui montrer qu'il n'y avait pas de place.»
LAUDA FUSTIGE LE BRITANNIQUE
Convoqués à une réunion de crise chez Mercedes après leur abandon, les deux belligérants, en furie évidemment, se sont expliqués tout en s’excusant pour leur comportement.
Cette situation, au risque de se répéter, allait se produire tôt ou tard, surtout quand une équipe laisse ses deux pilotes s’expliquer sans de véritables consignes sur la piste.
Bafoué après l’extinction des feux rouges, Hamilton, lui, n’avait certes pas l’intention de laisser une nouvelle fois filer Rosberg, imbattable lors des sept dernières épreuves.
Mais, a-t-il manqué de patience? N’aurait-il pas pu attendre un peu plus tard? Les avis sont partagés.
«C’est un geste stupide de la part de Lewis, a dit le triple champion du monde Niki Lauda et président non exécutif de Mercedes. C’est une course qu’on aurait pu gagner, mais il a été trop combatif. Il a agi trop rapidement.»
Un fait demeure, l’équipe allemande paraît bien mal quand elle voit ses deux protégés s’éliminer avant même de compléter le premier tour.
Ça nous rappelle les fameux débats entre Alain Prost et Ayrton Senna qui avaient aussi mal tourné chez Mclaren à l’époque.
WOLFF CALME LE JEU
De son côté, Toto Wolff a souhaité calmer le jeu en évitant de faire des commentaires aussi virulents que Lauda.
«C’est un événement où l’on ne peut blâmer à 100 % l’un ou l’autre des pilotes, a dit le patron de l’équipe. Nous avons choisi de les laisser se battre et ce sont des choses qui peuvent arriver.
«Nous ne changerons pas notre approche, a-t-il ajouté. Nous le devons à la F1 et à ses amateurs.
«C’est dommage toutefois que tous nos efforts soient anéantis après deux virages. Il va falloir le leur rappeler.»