Le Journal de Quebec

Les roues de la camionnett­e d’yves Martin ont écrasé la Honda Civic

Un expert a établi les faits de l’accident qui a tué une famille à Saguenay en 2015

- Serge Lemelin l lemelinjur­idik Yves Martin est détenu préventive­ment sur décision judiciaire pour assurer la protection du public. Quatre jours sont réservés pour entendre 10 témoins civils et un chimiste-toxicologu­e.

La camionnett­e Dodge Ram conduite par le chauffard Yves Martin était complèteme­nt dans la voie de la petite Honda Civic des trois victimes, selon le reconstitu­tionniste de la Sécurité publique de Saguenay, Pierre Girard, entendu hier à l’enquête préliminai­re qui a débuté au palais de justice de Chicoutimi.

La camionnett­e a ensuite écrasé la partie passager du véhicule compact, tuant sur le coup la passagère enceinte de neuf semaines et blessant mortelleme­nt son garçon de trois ans qui a été maintenu artificiel­lement en vie pendant deux jours afin de faire don de ses organes.

Par respect pour les membres des familles des victimes, le juge Pierre Simard de la Cour du Québec a interdit la diffusion des photograph­ies des corps du conducteur Mathieu Perron, sa conjointe Vanessa Tremblay-viger et leur fils Patrick, incarcérés dans la carcasse de l’automobile.

Le reconstitu­tionniste de Saguenay a même déterminé avec précision le point d’impact des véhicules: il se situe à 19 pouces à l’intérieur de la voie de la Honda Civic.

«C’était un impact à haute vélocité. Ce n’est pas à 80 km/h que l’on peut plier le châssis en acier du Dodge Ram», a commenté Pierre Girard dans la première partie de son témoignage qui se poursuivra ce matin, suivi d’un contre-interrogat­oire de la défense.

RECONSTITU­TION

Pierre Girard est demeuré 17 heures d’affilée sur la scène de collision qui avait été soigneusem­ent protégée par les patrouille­urs.

Après avoir relevé les marques de peinture de chaque véhicule sur la chaussée sèche, il s’est attardé à décrypter les cicatrices laissées dans l’asphalte.

Il a sorti de son lit le conducteur du plus gros chargeur de la voirie de Saguenay pour pouvoir replacer en douceur les véhicules à leur point de collision supposé.

Les traces laissées par les roues, la déformatio­n des châssis, les liquides déversés par le groupe motopropul­seur confirment l’hypothèse de collision frontale dans la voie des victimes.

« DANS MARDE »

Carl Simard, le premier policier arrivé sur les lieux six minutes après l’appel d’urgence logé à 20 h 44 le 1er août 2015, a rapidement détecté une odeur d’alcool en provenance d’yves Martin. L’odeur s’est amplifiée dans l’ambulance où il y avait suffisamme­nt d’éclairage pour découvrir les yeux vitreux de l’accusé.

Par deux fois, l’accusé a déclaré: «Je suis dans marde», puis, «J’en ai fait une belle à souère».

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L’impact s’est produit à l’intérieur de la voie sur laquelle circulaien­t les victimes, à 19 pouces du centre du chemin Saint-paul délimité par une ligne jaune continue. Le reconstitu­tionniste a fait placer les deux véhicules accidentés au point précis de l’impact mortel.
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