Un « climat de peur » dénoncé à huis clos
Des citoyens et commerçants se mobilisent contre le «climat de peur» qui règne selon eux à Québec à cause du maire Régis Labeaume. Mais ils le feront à huis clos.
La Coalition pour le Marché du Vieux-port a convoqué les médias ce soir à un 5 à 7 où commerçants et citoyens sont invités à «oser parler».
Les marchands en ont contre le déménagement du Marché à Expocité, mais aussi contre les «hausses de taxe qui étouffent les commerçants des quartiers centraux».
Pour le porte-parole de la Coalition, Jean Rousseau, un citoyen du quartier, «il règne à Québec un climat de peur». Les gens qui osent s’exprimer sont insultés par le maire ou craignent des représailles, dit-il. «Ça va bien au-delà de la Coalition. Il y a une vague de fond de mécontentement qui se manifeste. Il y a un raz-de-marée qui est sur le point d’éclater», a assuré M. Rousseau.
« INCONFORT »
Paradoxalement, les médias se sont fait dire hier en fin de journée que leur présence n’était finalement plus souhaitée. Il y a un «inconfort» devant la présence de journalistes durant l’évènement. Les participants «ne veulent pas se faire attaquer par la suite», a dit Jean Rousseau.
La propriétaire de l’ère du Vrac, aux Halles Fleur de Lys, Natalie Audet, s’inquiète de la venue prochaine du Grand Marché à deux pas de chez elle. Elle affirme que les insultes du maire n’auraient aucun effet sur elle, mais elle comprend que plusieurs de ses collègues en attente d’un permis aient peur de subir les contrecoups.
« TOTALEMENT RIDICULE »
Cette affirmation a fait bondir le maire de Québec. «C’est totalement ridicule. On n’en parle même pas. La notion même n’existe pas. Je ne sais pas qui demande un permis, je ne veux pas le savoir.»
Selon M. Labeaume, cette contestation provient d’adversaires politiques associés à Démocratie Québec. «M. Rousseau, c’est un allié de Mme [Anne] Guérette. […] La campagne s’en vient.»
Une réponse qui, selon Paul Shoiry, est «très décevante». «C’est une tentative de diversion de sa part. Le maire accuse les commerçants qui veulent préserver un service essentiel et les associe à un mouvement politique.»