Pas d’amendes pour les décrocheurs
Le ministre de l’éducation, Sébastien Proulx, jongle avec l’idée que les jeunes Québécois restent «en apprentissage» jusqu’à 18 ans, mais il n’est pas question d’imposer des amendes ou des pénalités aux décrocheurs.
C’est ce qu’il a indiqué hier au Journal, en marge d’un point de presse dans une école de Québec.
«Je n’en suis pas là. Je n’ai pas entendu au Québec que les gens valorisaient un modèle comme ça. La pénalité, la stigmatisation […], pour moi, ce n’est pas l’avenue à prendre.»
ailleurs au canada
En Ontario et au Nouveau-brunswick, où la fréquentation scolaire est obligatoire jusqu’à 18 ans, la législation en place prévoit que des amendes peuvent être imposées aux jeunes — et à leurs parents — s’ils quittent l’école avant l’âge de 16 ans.
Un modèle balayé du revers de la main par le ministre Proulx.
Ce dernier a précisé qu’il est plutôt favorable à la «poursuite des apprentissages» jusqu’à la majorité, une formule en vigueur en Grande-bretagne, plutôt qu’à la fréquentation scolaire obligatoire jusqu’à 18 ans.
Interpellé par le Parti québécois sur la réforme scolaire évoquée au cours des derniers jours, le ministre Proulx a par ailleurs voulu mettre la pédale douce, hier. L’heure n’est pas aux décisions, mais plutôt à la consultation.
«Je ne vais pas décider ça tout seul», at-il affirmé.
Il s’est défendu de vouloir entreprendre de grands bouleversements afin d’améliorer la réussite scolaire.
«Il faut poser quelques gestes, pas [faire] de réforme tous azimuts», a-t-il déclaré.
Pourtant, en entrevue à La Presse vendredi, il affirmait plutôt «mettre sur la table» une série de mesures pour améliorer la réussite scolaire.
«improvisation» en éducation
Le Parti québécois a plutôt vu dans les intentions annoncées par le ministre la semaine dernière une «bouteille à la mer» qui sent l’improvisation à plein nez.
«C’est du spin. Il n’y a pas de chiffres, pas de budget […]. C’est bien mal parti», a déploré Alexandre Cloutier hier.
Ce dernier a rappelé à plusieurs reprises les contradictions du gouvernement Couillard, qui veut maintenant faire de l’éducation une priorité après deux années de compressions qui ont engendré «des histoires d’horreur» dans le réseau scolaire, a dénoncé M. Cloutier.
La Coalition avenir Québec a aussi dénoncé une autre «pirouette» du gouvernement libéral. «Ils n’ont plus aucune crédibilité en éducation», a laissé tomber Jean-françois Roberge.