Le Journal de Quebec

L’échéancier référendai­re toujours au coeur des débats

Les candidats à la chefferie du PQ condamnent « l’attentisme » de Jean-françois Lisée

- l Glajoiejdq Geneviève Lajoie

Aussitôt lancé, aussitôt contesté. L’aspirant-chef Jean-françois Lisée a fait l’objet hier d’un tir nourri de ses rivaux pour avoir proposé d’écarter un référendum sur la souveraine­té d’ici 2022.

L’ancien conseiller de Lucien Bouchard et Jacques Parizeau prend l’engagement audacieux de ne pas tenir de référendum dans le premier mandat d’un gouverneme­nt du Parti québécois. Il estime que six années préparatoi­res sont nécessaire­s et souhaite d’abord se débarrasse­r du gouverneme­nt Couillard.

Elle n’a pas encore officialis­é sa candidatur­e dans la course au leadership que Martine Ouellet passe à l’attaque. Elle reproche à son futur adversaire de défendre une position «attentiste» qui a largement été utilisée sans succès dans les 20 dernières années.

«Il reporte (la souveraine­té) aux calendes grecques, c’est exactement quant à moi la position de Pauline Marois aux élections de 2014, et ça été un échec retentissa­nt», dit la députée de Vachon, qui devrait faire son lancement de campagne plus tard cette semaine.

Selon elle, il est «tout à fait possible» de réaliser l’indépendan­ce dans le premier mandat d’un gouverneme­nt péquiste.

LE « FLOU » DE CLOUTIER ET HIVON

Madame Ouellet estime néanmoins que la position de Jean-françois Lisée a le mérite d’être claire, comparativ­ement aux candidats déclarés Alexandre Cloutier et Véronique Hivon, qui entretienn­ent le flou quant à leurs intentions. Ces derniers promettent de donner l’heure juste sur leur stratégie référendai­re seulement quelques mois avant l’élection de 2018.

Selon le député de Lac-saint-jean, c’est «irréaliste» d’écarter un référendum pour les six prochaines années en raison du caractère imprévisib­le de la vie politique. «Je ne partage pas l’interpréta­tion» de JeanFranço­is Lisée, fait-il valoir. M. Cloutier a renoncé à l’idée de recueillir un million de signatures pour déclencher un référendum, une position qu’il a pourtant défendue lors de la dernière course à la chefferie, l’an dernier.

TROP TÔT

Pour Véronique Hivon, il est trop tôt pour parler de référendum. «La souveraine­té, ce n’est pas une date sur un calendrier», a-telle soutenu hier. Convergenc­e des forces souveraini­stes oblige, le prochain chef du PQ ne doit pas imposer sa démarche et son calendrier d’accession à l’indépendan­ce, croit-elle.

«Les gens ont soif de nous entendre sur ce projet-là, ont soif de voir ce que ça pourrait changer concrèteme­nt dans leur vie, et c’est de ça qu’il faut parler avec les Québécois, non pas de date, de référendum et de mécanique à ce moment-ci» — Véronique Hivon «C’est tout à fait possible de réaliser l’indépendan­ce dans le premier mandat. Jean-françois Lisée reporte [la souveraine­té] aux calendes grecques» — Martine Ouellet «D’écarter tout projet de consultati­on populaire pendant les six prochaines années m’apparaît irréaliste, eu égard au caractère imprévisib­le de la vie politique» — Alexandre Cloutier

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Les déclaratio­ns de Jean-françois Lisée au sujet de l’échéancier référendai­re ont aussitôt provoqué une levée de boucliers de la part de ses rivaux à la course à la direction du PQ.
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