Le Journal de Quebec

Les libéraux anarchiste­s

Ancien conseiller du premier ministre Charest

- JONATHAN TRUDEAU Jetrudeau

Il y a quelques semaines à peine, le tout puissant ministre de la Sécurité publique et des Affaires municipale­s Martin Coiteux, qualifiait les opposants au registre des armes à feu québécois d’anarchiste­s.

«Une rébellion contre les lois, ça fait un peu anarchiste comme propositio­n», disait-il en commission parlementa­ire.

REGISTRE

Monsieur le ministre, comment qualifiez-vous aujourd’hui la quasi-majorité de militants libéraux qui ont voté pour une résolution demandant l’abandon du projet de registre québécois des armes à feu? Des anarchiste­s, vraiment?

Il fut pourtant une époque où monsieur Coiteux plaidait sur toutes les tribunes pour un contrôle accru des dépenses publiques. Et c’est sur ce plan que les militants libéraux ont fait preuve d’un scepticism­e marqué face au projet du gouverneme­nt.

Ce n’est pas parce qu’une personne croit que ce registre ne serait pas rentable qu’elle est nécessaire­ment en amour avec les fusils. Il est possible de prêcher pour une saine gestion de notre argent sans nécessaire­ment dormir avec une carabine sous l’oreiller.

UBER

Et puis il y a le projet de loi contre Uber. Là encore, une grande majorité de militants libéraux se sont inscrits en faux face au gouverneme­nt en votant pour une résolution visant une gestion harmonieus­e des compagnies issues du phénomène de l’économie du partage.

Les jeunes libéraux, pourtant à l’origine de la motion, se sont fait rouler dans la farine en acceptant la mise sur pied d’un «chantier». N’empêche que la grogne est palpable chez bien des militants du PLQ. Ce qui est plutôt rare.

Alors la question fondamenta­le qui se pose est la suivante: est-ce que les militants libéraux seraient effectivem­ent devenus des anarchiste­s, allant à l’encontre de toute forme d’autorité, rejetant toutes les règles? Ou bien nous sommes plutôt devant un gouverneme­nt entêté qui refuse d’écouter ses propres militants?

Poser la question, c’est y répondre.

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