Les libéraux anarchistes
Ancien conseiller du premier ministre Charest
Il y a quelques semaines à peine, le tout puissant ministre de la Sécurité publique et des Affaires municipales Martin Coiteux, qualifiait les opposants au registre des armes à feu québécois d’anarchistes.
«Une rébellion contre les lois, ça fait un peu anarchiste comme proposition», disait-il en commission parlementaire.
REGISTRE
Monsieur le ministre, comment qualifiez-vous aujourd’hui la quasi-majorité de militants libéraux qui ont voté pour une résolution demandant l’abandon du projet de registre québécois des armes à feu? Des anarchistes, vraiment?
Il fut pourtant une époque où monsieur Coiteux plaidait sur toutes les tribunes pour un contrôle accru des dépenses publiques. Et c’est sur ce plan que les militants libéraux ont fait preuve d’un scepticisme marqué face au projet du gouvernement.
Ce n’est pas parce qu’une personne croit que ce registre ne serait pas rentable qu’elle est nécessairement en amour avec les fusils. Il est possible de prêcher pour une saine gestion de notre argent sans nécessairement dormir avec une carabine sous l’oreiller.
UBER
Et puis il y a le projet de loi contre Uber. Là encore, une grande majorité de militants libéraux se sont inscrits en faux face au gouvernement en votant pour une résolution visant une gestion harmonieuse des compagnies issues du phénomène de l’économie du partage.
Les jeunes libéraux, pourtant à l’origine de la motion, se sont fait rouler dans la farine en acceptant la mise sur pied d’un «chantier». N’empêche que la grogne est palpable chez bien des militants du PLQ. Ce qui est plutôt rare.
Alors la question fondamentale qui se pose est la suivante: est-ce que les militants libéraux seraient effectivement devenus des anarchistes, allant à l’encontre de toute forme d’autorité, rejetant toutes les règles? Ou bien nous sommes plutôt devant un gouvernement entêté qui refuse d’écouter ses propres militants?
Poser la question, c’est y répondre.