Le Journal de Quebec

Oui à la modernisat­ion, non à l’invasion

- Michel girard michel.girard@quebecorme­dia.com

On ne peut pas être contre le progrès, contre la modernisat­ion de nos méthodes de travail, contre le développem­ent technologi­que, contre la nouvelle façon de consommer. Appelons cela l’économie nouvelle, l’économie de partage, l’économie collaborat­ive, la nouvelle économie coopérativ­e, l’économie avancée… Vive la modernité !

Mais attention, cela doit se faire sur une base équitable. Il ne faut pas écraser un groupe pour en favoriser un nouveau. Il faut que les obligation­s soient les mêmes pour tous, que ce soit en matière de fiscalité, de taxation, de droits et permis, de réglementa­tion, etc. On ne peut pas favoriser un groupe aux dépens d’un autre.

Maintenant que l’on change les règles fiscales, les règlements, les obligation­s… afin de les adapter à la modernisat­ion des secteurs d’activités, je trouve cela tout à fait légitime. Pourvu que cela soit équitable pour tout le monde.

Quand des gens travaillen­t au noir, ils ne paient ni impôts ni taxes. Ce qu’ils économisen­t en impôts et taxes… c’est l’ensemble des autres travailleu­rs qui l’assument. Les services publics ça coûte un bras. Il y a une grosse facture qui y est attachée. La tricherie n’a pas sa place, tout le monde en convient.

ENCADREMEN­T

Quand on fait référence à l’économie de partage, il faut que ce soit du « vrai partage » entre les groupes visés et non du « partage » orchestré par une compagnie dans le dessein de faire indirectem­ent ce qu’elle n’a pas le droit de faire directemen­t dans le dessein d’esquiver des taxes et les impôts.

Que ce soit pour des maisons, des chambres, des terrains, des stationnem­ents, des coins de rangement, des outils, des voitures, du transport de personnes, des services, des achats, des échanges d’équipement­s… il y a évidemment matière infinie au partage. Et aujourd’hui, avec l’apport des téléphones dits intelligen­ts, il est évident que cela facilite les échanges.

Il y a sans doute moyen de mettre en place un certain encadremen­t sans tomber dans l’excès d’une bureaucrat­ie de surveillan­ce. Il existe des dizaines et des dizaines de plateforme­s capables de faciliter l’économie de partage.

LOI DAOUST

Pour tenter de régler le problème Uber, le ministre des Transports, Jacques Daoust, l’encadre dans le projet de loi 100. Avec cette loi 100, le service Uber n’a d’autres choix que de se plier aux règles sévissant dans l’industrie du taxi. Point à la ligne.

C’est certes une solution « équitable » pour tous les travailleu­rs de l’industrie du taxi… mais absolument pas adaptée aux nouvelles façons de voir le transport moderne par taxi.

Toutefois, d’ici à ce qu’on trouve une solution plus moderne, la loi 100 m’apparaît raisonnabl­e dans les circonstan­ces actuelles.

Une compagnie, aussi puissante soit-elle, ne peut imposer ses services et produits dans un coin de pays en ne respectant pas les règles fiscales, commercial­es, législativ­es… qui y sont en vigueur.

Mais qu’elle fasse du lobbying pour « moderniser » nos règles… c’est bien correct!

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