Le Journal de Quebec

« La plus belle année de ma carrière »

Francis Bouillon partage ses souvenirs de la conquête de la coupe Memorial par les Prédateurs en 1996

- Parmi les sept joueurs des Prédateurs de 1995-1996 qui ont disputé des matchs dans la LNH, Bouillon est le meneur avec 776. Il est suivi de Georges Laraque (695), de Jason Doig (158), de Benoît Gratton (58), de Daniel Goneau (53), de Xavier Delisle (16) e

On accorde de très bonnes chances aux Huskies de Rouyn-noranda de remporter la coupe Memorial cette année. Les représenta­nts de la LHJMQ amorceront leur tournoi samedi à Red Deer, en Alberta, en affrontant les Wheat Kings de Brandon.

Au printemps 1996, les Prédateurs de Granby n’avaient pas eu droit à ce genre de respect de la part de leurs adversaire­s, même si l’équipe dirigée par Michel Therrien avait affiché le meilleur dossier (5612-2) dans la Ligue canadienne.

«TSN avait fait un sondage avant le début du tournoi et on ne nous accordait pas la moindre chance de remporter la coupe Memorial», a rappelé le défenseur Francis Bouillon, 20 ans plus tard.

«Les résultats de ce sondage avaient piqué les joueurs au vif, car c’était un manque de respect à l’égard des représenta­nts de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Michel [Therrien] s’en était d’ailleurs servi comme source de motivation supplément­aire.»

UN PIED DE NEZ

Le 19 mai 1996, les Prédateurs remportaie­nt la coupe Memorial en défaisant l’équipe hôtesse, les Petes de Peterborou­gh, par la marque de 4-0.

Ils devenaient ainsi la première formation québécoise, depuis les Remparts en 1971, à soulever le gros trophée.

«Ce fut la plus belle année de toute ma carrière», a confié Bouillon au Journal de

Montréal, lui qui a joué durant 15 saisons dans la LNH.

«Je terminais ainsi mon stage dans les rangs juniors avec un championna­t canadien et cela m’a servi de tremplin pour obtenir la chance de faire mes preuves dans la Ligue nationale, car les équipes aiment les gagnants.

«C’était une façon de faire un pied de nez à tous ceux qui n’avaient pas cru en moi, à toutes ces équipes juniors et de la LNH qui n’avaient pas voulu me repêcher en raison de ma petite taille», a-t-il ajouté.

UN BON CHOIX COMME CAPITAINE

Bouillon avait fort bien joué son rôle de capitaine avec les Prédateurs.

«Après avoir été impliqué dans une transactio­n majeure entre le Titan de Laval et les Prédateurs, j’avais été nommé capitaine par Michel et ce n’était pas une situation facile puisque j’arrivais d’une autre équipe et que j’étais un gars plutôt réservé de nature.

«Mon défi était de rallier tous les membres de l’équipe et la conquête de la coupe Memorial fut la récompense ultime», a poursuivi Bouillon.

«C’était bien spécial de savoir que le dernier capitaine québécois à avoir gagné la coupe avait été une idole, Guy Lafleur, 25 ans plus tôt.»

THERRIEN: UN MOTIVATEUR HORS PAIR

Bouillon a toujours été reconnaiss­ant envers Therrien.

«Je n’ai jamais connu de meilleur motivateur que lui, a-t-il dit. Tous les moyens étaient bons. Disons qu’il avait plusieurs trucs dans son sac pour nous encourager à nous surpasser.»

Dans le cadre d’un reportage sur cette conquête des Prédateurs de Granby qui a été diffusé hier soir sur les ondes de RDS, on a pu voir un Bouillon ému.

«J’avais les larmes aux yeux lorsqu’on m’a montré un bout de film dans lequel on pouvait apercevoir le fils de Jean-claude Morrissett­e, Sylvain, qui est décédé en 2008. Ce reportage m’a donné des frissons dans le dos. Que de souvenirs!»

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