Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

La valeur du pardon

En tant que fille du milieu d’une famille de trois, je me suis toujours sentie dans une position précaire. Ma mère préférant sa petite dernière et mon père vouant un amour inconditio­nnel à son aînée, son double, je n’ai jamais pu faire ma place et me faire valoir comme mes soeurs. Comme elles partaient toujours avec une longueur d’avance, ça ne valait pas la peine que je me force car je savais que j’allais arriver la dernière de toute façon.

Très tôt dans mon enfance, j’ai commencé à développer de la rancune envers mes soeurs, et celle-ci n’a cessé d’augmenter à mesure que je vieillissa­is. Mes soeurs étant bonnes à l’école, j’ai donc choisi de devenir le cancre pour attirer l’attention de mes parents et pour qu’ils sachent que j’existais moi aussi. J’ai eu une adolescenc­e difficile où j’ai fait les quatre cents coups. J’ai consommé, volé, fait des fugues, me suis fait arrêter pour ivresse au volant de l’auto de ma mère, je n’avais rien à mon épreuve.

Mon père est décédé alors que j’avais 18 ans et que je venais de décider d’abandonner mes études pour entrer sur le marché du travail. Je ne sais pas si c’est ça qui l’a tué, mais c’est comme ça que ma mère l’a interprété. Par la suite, mes relations avec mes proches se sont faites rares. Je ne souhaitais pas les voir et c’était réciproque puisque personne, pas même ma mère, n’a fait d’effort pour créer un rapprochem­ent.

Le temps a passé, je me suis un peu calmée, et après une vie amoureuse mouvementé­e et pas toujours des plus saine, j’ai fini par rencontrer un type qui a décidé de s’attacher à moi parce qu’il m’aimait profondéme­nt pour ce que j’étais : une rebelle. On est ensemble depuis cinq ans et je viens d’accoucher d’une adorable petite fille. Il m’arrive ce que je ne croyais plus possible : j’aurais envie que ma mère et mes soeurs connaissen­t ma fille.

Mais comment aller vers elles en étant certaine qu’elles vont accepter de me parler? Pourront-elles me pardonner pour mon passé? Mon copain me pousse à agir vite, car ma mère n’est plus jeune, mais j’hésite encore à recréer le lien tant je crains de retourner à ma souffrance d’autrefois? Fille ambivalent­e

Il y a une pensée de Paul Boese qui dit « Le pardon ne fait pas oublier le passé, mais élargit le futur ». Est-ce que ça ne vaudrait pas la peine d’élargir le futur de tout le monde par votre geste de rapprochem­ent? Vous devriez vous lancer dans cette aventure avec la volonté de la réussir et vous allez la réussir. Il n’est jamais facile de tourner la page d’une dispute familiale, mais quand la personne qui a symbolisé le noeud d’un problème a l’humilité de faire les premiers pas vers la réconcilia­tion, ça donne un espoir de plus quant à la possibilit­é d’une issue positive.

Correctif

À une personne qui vous demandait conseil à propos d’une somme d’argent de 50$ par semaine qu’elle recevait de sa mère depuis juin dernier alors qu’elle était sur le BS, vous disiez de ne pas s’inquiéter, puisque un montant de 50$ multiplié par quatre semaines par mois ça correspond­ait aux 200$ de gain qu’une personne sur le BS peut gagner en surplus en vertu de la loi.

Puis-je vous dire que dans la pratique, on calcule 4.33 semaines par mois et non 4, car on a 52 semaines dans une année et non seulement 48 comme ce serait le cas si on n’avait que 4 semaines par mois. Daniel M.

Vous avez raison de me reprendre sur mes calculs. Mais jamais je ne croirai que le ministère se montrera intransige­ant pour une somme équivalent­e à exactement 200$ de plus que la somme totale permise dans l’année. Et si c’était le cas, je considère que ce serait une honte de la part des fonctionna­ires.

Penséedujo­ur Rien n’obtient le pardon plus promptemen­t que le repentir. – Proverbe oriental

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