Le Journal de Quebec

Des boeufs nourris à la bière de microbrass­erie

Le but est de rendre les animaux moins stressés et la viande plus tendre

- STÉPHANIE GENDRON

SAINT-ALEXANDRE-DEKAMOURAS­KA | Des agriculteu­rs du Bas-saint-laurent nourrissen­t des veaux avec des restes de bière de microbrass­erie, dans le but de rendre les animaux moins stressés et, éventuelle­ment, la viande plus tendre.

Le «boeuf festif», tel qu’il est nommé à la Ferme du Sillon de Saint-alexandre-deKamouras­ka, consomme l’équivalent de deux bonnes bières dans sa ration et est élevé naturellem­ent dans un pâturage.

«Le consommate­ur aime savoir que le boeuf qu’il va manger cet hiver a été heureux, a eu une belle vie et qu’il a couru comme il voulait dans son pâturage», lance, en souriant, Olivier Marquis, 20 ans, la relève de la 6e génération de cette ferme qui sort des sentiers battus.

«Il faut bien faire comprendre aux gens que la viande ne goûtera pas la bière, mais on estime qu’elle pourrait être plus tendre par la combinaiso­n du fait que l’animal est élevé dans un milieu sans stress et en raison de ce qu’il a mangé.»

PLUS-VALUE

L’idée est apparue lors d’une discussion entre le fils et le père, Pierre Marquis, propriétai­re de la ferme. L’objectif était de valoriser le veau mâle de race Jersey.

Si le concept est plutôt rare, il existe déjà, précise Olivier Marquis. «Le petit plus avec nous, c’est le partenaria­t que nous avons fait avec une entreprise locale, la microbrass­erie Tête d’allumette de Saint-andré et la valorisati­on des rebuts qui ne servaient plus», indique-t-il.

Moins du tiers de ce que le veau consommera dans sa journée est composé de fonds de bock et bière non consommabl­es, du trouble à chaud (jus sucré de céréales non fermenté) et des purges des fermenteur­s. S’ajoutent à leur alimentati­on un foin riche en protéine et du grain mélangé.

BIEN-ÊTRE

«C’est l’exemple même du bien-être animal. Les veaux adorent le mélange. Ils sont heureux chaque fois que j’arrive avec ma chaudière», ajoute Olivier Marquis, qui est en processus de prendre la relève de la ferme familiale, avec sa conjointe MarieChris­tine Fortin.

Comme le projet est expériment­al, une quinzaine de veaux profiteron­t de la mixture concoctée par les agriculteu­rs cet été. Ils seront prêts pour novembre et si les résultats sont concluants, l’expérience sera de plus grande ampleur l’an prochain. Ce produit s’ajoute à d’autres, offerts à la boutique à la ferme, Le Sillon des saveurs.

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Olivier Marquis, 20 ans, relève de la 6e génération de la Ferme du Sillon de Saint-alexandre, dans le Bas-saint-laurent.

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