Le Journal de Quebec

Griezmann sur les traces des grands

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PARIS | (AFP) Quel destin pour Antoine Griezmann? L’attaquant qui a éventré l’allemagne avec ses deux buts, peut-il rejoindre au Panthéon des Bleus Michel Platini, Zinédine Zidane ou encore Thierry Henry?

«Griezmann, c’est le talent, tout simplement. Il a tout ce qu’on attend d’un footballeu­r: la technique, la qualité gestuelle, qu’il met au service de l’équipe, de la passe juste, du geste juste, et même l’opportunis­me, comme sur le second but», savoure Alain Giresse, champion d’europe 1984 interrogé.

Giresse, avant Griezmann, était le dernier Français à avoir marqué dans un tournoi majeur contre les Allemands. «Ça me va comme successeur, il me plaît ce garçon, sourit Giresse. Il aime les espaces, mais quel attaquant au monde n’apprécie pas l’espace?»

«Certains joueurs sont habiles techniquem­ent, mais il n’en ressort rien, car ils n’ont pas d’intelligen­ce de jeu, contrairem­ent à lui», ajoute encore Giresse, avant de lancer une pique à ses meilleurs ennemis sur le terrain.

«Les Allemands ont eu le tort de mettre dans sa zone Schweinste­iger, qui fait trois mètres par match.»

Un autre hommage vibrant a été rendu par un autre ancien Bleu.

«Antoine Griezmann est l’hommeclé. Nous savions tous qu’il pouvait jouer à ce niveau dans ce genre de match. Nous avons un nouveau héros, un buteur qui peut nous faire gagner des tournois»: c’est signé du meilleur buteur de l’histoire des Bleus, Thierry Henry. Ce dernier n’a pas caché son émotion sur l’antenne de la BBC de voir les Tricolores goûter de nouveau à une finale d’un grand tournoi depuis le Mondial-2006.

« PLUTÔT ZIDANE QUE PLATINI »

Avec ce doublé, Griezmann en est à six buts en six matches.

Le parcours irrésistib­le du numéro 7 des Bleus rappelle follement celui de Michel Platini, qui avait gagné quasiment à lui tout seul l’euro 1984, déjà en France, en finissant à 9 réalisatio­ns en cinq matches.

«Michel était moins attaquant, il se transforma­it en véritable meneur de jeu, ajoute encore Giresse. Griezmann, je ne le connais pas, mais il entraînera l’équipe plutôt façon Zidane que Platini, il est leader technique plus que leader mental, comme était Michel, qui intervenai­t aussi en dehors du terrain.»

«Les garçons comme ça, réservés, donnent confiance aux autres sur le terrain, techniquem­ent, ils montrent la voie, les autres savent qu’il peut se passer quelque chose quand il a la balle», ajoute encore Giresse, aujourd’hui consultant, en connaisseu­r.

La victoire contre l’allemagne n’aura de valeur que si l’équipe de France continue à hanter les nuits des Portugais, qui eux n’ont plus battu les Bleus depuis 1975, matches amicaux compris.

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