Le Journal de Quebec

Trop peu trop tard

La lanceuse de poids Julie Labonté ne croit pas aux JO

- Alain Bergeron

Changement obligé de technique, standard olympique à réaliser, blessures morales liées à un scandale sexuel; Julie Labonté participe aux essais canadiens d’athlétisme à Edmonton en fin de semaine, mais elle réalise qu’il lui sera difficile de se qualifier pour les Jeux de Rio.

«Je dois être réaliste. Me qualifier pour les championna­ts du monde l’an prochain est plus réalisable que pour les Jeux olympiques. Ça me donnera une année de plus pour maîtriser mon retour à mon ancienne technique», avoue la lanceuse de poids qui avait terminé 22e à Londres en 2012.

DÉLAI TROP COURT

À la suite d’une histoire d’abus sexuel impliquant son amie et coéquipièr­e et leur ex-entraîneur de l’université de l’arizona, La- bonté avait non seulement changé d’entraîneur, mais elle s’était également convertie à une nouvelle technique de lancer durant la dernière année.

Délaissant la technique en rotation qu’elle utilisait depuis le début de sa carrière, elle avait opté pour la technique de glisse dans l’espoir de mieux exploiter son potentiel. Or, des blessures aux muscles ischio-jambiers l’ont forcée à revenir à son ancienne méthode, il y a seulement deux mois. Cette année de bouleverse­ments lui a nui dans sa quête du standard olympique de 17,75 m, son meilleur lancer de la saison ayant atteint 16,20 m durant sa période en technique de glisse.

«Depuis le mois de mai, je réalise de plus en plus que ce sera difficile. Le lancer en rotation est tellement technique qu’il y a beaucoup de choses à ajuster. J’ai développé de mauvais plis quand j’ai opté pour l’autre technique. En l’espace de deux mois, il faudrait que je pense déjà réussir le standard olympique! C’est beaucoup demander à mon corps. Je fais les efforts, mais je suis réaliste en même temps», se résigne l’athlète originaire de Sainte-justine, dans la région de ChaudièreA­ppalaches.

«ENCORE BEAUCOUP À ACCOMPLIR»

En raison des blessures qui en résultaien­t, cette conversion définitive était devenue nécessaire dans la poursuite de sa carrière, admet la lanceuse de 26 ans, qui se tourne davantage vers les mondiaux de 2017 à Londres. Le dernier cycle olympique, marqué par un trop-plein d’entraîneme­nt après les Jeux de 2012, le scandale sexuel qui a éclaté en mai 2015 et une période d’entraîneme­nt en solitaire ne l’ont pas découragée au point d’abandonner.

«Depuis trois ans, il y a toujours quelque chose qui arrivait chaque année. Je devenais impatiente parce que, malgré tout, je donnais beaucoup dans l’espoir de m’améliorer. Mais je continue parce que je sais, à l’intérieur de moi, qu’il me reste encore beaucoup de choses à accomplir.»

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Des modificati­ons récentes apportées à sa technique, devenues nécessaire­s en raison de blessures, ne laissent à Julie Labonté que peu d’espoir de se qualifier pour les Jeux de Rio.

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