Le Journal de Quebec

Une femme d’affaires qui gère son voilier comme son commerce

La skipper Catherine Pourre ne laisse rien au hasard pour gagner la course transatlan­tique

- Roby St-gelais l Rstgelaisj­dq

Même si elle se considère comme une amatrice dans cette neuvième édition de la Transat Québec Saint-malo (TQSM), Catherine Pourre n’a qu’un seul but en tête. «L’objectif est de gagner!» Rien de surprenant venant de cette entreprene­ure qui transforme en succès tout ce qu’elle touche.

Pourre est l’une des quatre femmes qui disputeron­t cette classique de la course au large à compter de demain. Mais seules Isabelle Joschke et elle seront responsabl­es du voilier sur lequel elles embarquero­nt.

Désireuse d’expériment­er la Class40 en 2010, Pourre s’est lancée en se procu- rant un monocoque pour participer à diverses régates. Après s’être longtemps consacrée à ses ambitions entreprene­uriales, voilà qu’elle a trouvé un autre projet pour parvenir à ses fins. Il s’agit de sa première participat­ion à la mythique épreuve reliant le Québec à l’europe. «Je suis née au bord de la mer! J’ai appris assez tard à nager et à naviguer, mais quand j’étais ado, je faisais déjà du 420. Je n’ai ensuite pas fait grand-chose en voile puisque j’ai travaillé, raconte celle qui oeuvre dans l’immobilier commercial. J’avais toujours eu envie d’avoir un Class40. Depuis, je m’organise pour naviguer environ 80 jours par an. Comme je suis à mon compte, ça me laisse pas mal de latitude en termes de dates. Je bosse entre deux régates!»

IMPLIQUÉE À FOND

À bord de son voilier Eärendil, Pourre adopte la même philosophi­e qu’au boulot. Pas question de lésiner sur quoi que ce soit. «Quand je suis sur le bateau, j’agis de la même façon que quand je travaille, explique la skipper de 59 ans. J’ai des projets et je fais tout ce qu’il faut pour essayer de gagner. Une fois que c’est fini, je passe à un autre projet.»

TOUT LE MONDE ÉGAL

Si Pourre parvient à conjuguer la mer et les affaires, c’est grâce à son partenaire Antoine Carpentier, son double. Ils ont complété plusieurs épreuves ensemble depuis les débuts de la Française en Class40, dont la Transat Jacques Vabre en 2015, durant laquelle ils ont toutefois dû abandonner en cours de route.

«Il y a pas mal de trucs logistique­s dont je ne m’occupe pas parce que je n’ai pas le temps, reconnaît-elle. Si on veut vraiment naviguer en course et avoir des chances de gagner, il faut au moins qu’un pro s’occupe du bateau la moitié du temps. Moi, je paie les factures!»

Comment aime-t-elle se retrouver dans un monde où la gent masculine occupe en majorité les quais? «La différence, par rapport aux gars qui sont à bord, est que c’est mon bateau. C’est moi qui finance, alors ça change la donne! Malgré tout, ce sport accueille les femmes au même niveau que les hommes, alors qu’il n’y a pas de classement­s distincts. Et il n’y a pas que la force physique, c’est aussi un sport mécanique.»

Par ailleurs, les vents ont une fois de plus empêché l’équipage de Spindrift 2 de faire accoster le trimaran monstre au Port de Québec, hier. Avec un peu de chance, le navire s’y installera d’ici à ce qu’il reparte, mardi, pour le départ des Ultimes.

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Antoine Carpentier, PierreLoïc Berthet, Catherine Pourre et Stéphane Geslin guideront les destinées de l’eärendil.
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