Le Journal de Quebec

L’heure de la revanche pour Serena Williams

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WIMBLEDON | (AFP) Serena Williams tentera de prendre sa revanche sur l’allemande Angelique Kerber, aujourd’hui en finale de Wimbledon, pour renouer avec le succès en Grand Chelem et égaler enfin le record de la légende allemande Steffi Graf.

À Melbourne, en début d’année, la no 1 mondiale avait vécu l’une des défaites les plus inattendue­s de sa carrière. Pour sa première finale majeure, Kerber avait créé la surprise en s’imposant en trois manches (6-4, 3-6, 6-4) après plus de deux heures de combat.

Alors auteure d’une avalanche de fautes directes (46), l’américaine était encore passée à côté d’un 22e titre majeur et d’un rendez-vous avec l’histoire.

En s’imposant, la cadette des soeurs Williams serait devenue à 34 ans l’égale de Graf, détentrice du record de titres en Grand Chelem depuis le début de l’ère profession­nelle (1968). Et elle aurait pu se pencher de plus près sur le record absolu de l’australien­ne Margaret CourtSmith (24).

Mais Kerber, grâce à une formidable couverture du terrain, une remarquabl­e résistance dans les échanges et quelques amortis téméraires – «Je suis un peu folle! C’est comme ça!» avait-elle dit après la partie –, en a décidé autrement.

DÉCEPTION PLUS RUDE

Cet échec de Serena Williams se produisait quelques mois après une déception bien plus rude, lors des Internatio­naux des États-unis 2015. Alors qu’on la croyait invincible, avec ses victoires en Australie, à Roland-garros et à Wimbledon, elle avait chuté face à l’italienne Roberta Vinci en demi-finale et voyait s’envoler le Grand Chelem sur une année.

Après ses désillusio­ns à New York et Melbourne, la no 1 mondiale (depuis février 2013), qui le restera quel que soit le résultat d’aujourd’hui, est repartie à l’assaut.

Mais à Roland-garros, la jeune et ambitieuse Garbine Muguruza, qu’elle avait battue en finale de Wim- bledon l’an passé, l’a à son tour bloquée à 21 titres pour s’offrir elle aussi son premier trophée majeur.

SERENA À TOUTE ALLURE

Éliminée dès le deuxième tour à Londres, la longiligne Ibère a laissé de la place à Serena Williams dans un tournoi déjà privé d’autres rivales, la Biélorusse Victoria Azarenka (forfait sur blessure) et la Russe Maria Sharapova (suspendue pour dopage).

Jusqu’à la finale, tout s’est bien passé pour l’américaine, qui n’a guère souffert, si ce n’est au deuxième tour, où sa compatriot­e Christina Mchale lui a chipé un set.

Jeudi, elle a impression­né en se débarrassa­nt en 48 minutes de la Russe Elena Vesnina (6-2, 6-0). Jamais une demi-finale n’avait été si rapide dans le «Temple du tennis».

Elle disputera aujourd’hui la 28e finale majeure, la neuvième à Wimbledon où elle compte six trophées. «Pour n’importe qui, atteindre une finale représente un bel accompliss­ement, mais pour moi, ce n’est pas assez. C’est ce qui me rend différente. C’est ce qui me rend Serena», a expliqué l’américaine en assurant avoir encore de la motivation.

APRÈS VENUS... SERENA ?

De la motivation, il lui en faudra sans doute à revendre face à Kerber, qui «joue [son] meilleur tennis, comme en Australie», où elle a vraiment pris conscience de son potentiel.

«Je joue plus relâché désormais. Je sais que je peux avoir confiance en mon jeu», souligne la gauchère blonde qui n’a pas lâché un set en route, y compris en demi-finale face à la soeur aînée de Serena, Venus, quintuple lauréate du tournoi.

Aux antipodes, elle était devenue la première Allemande titrée en Grand Chelem depuis... Steffi Graf en 1999 (à Roland-garros). Elle a encore l’occasion de marcher sur les traces de sa glorieuse aînée, dernière gagnante de son pays à Londres, il y a 20 ans.

«Je vais aller sur le court avec beaucoup de confiance. Je montrerai [à Serena] que je suis là pour gagner», prévient Kerber.

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